Le tiers payant généralisé de La Réunion ne convainc pas le président du CSMF

Le président de la confédération des syndicats médicaux français n’a pas été convaincu par le tiers payant généralisé de La Réunion. De retour de visite dans le département, Jean-Paul Ortiz dresse " un constat alarmant " dans Le Quotidien du Médecin.
Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF (Confédération des Syndicats Médicaux Français) était dans l’île du 29 Avril au 6 Mai 2015 pour rencontrer ses homologues et étudier le tiers payant généralisé. Un système implanté à La Réunion depuis longtemps et qui devrait être étendu à la métropole.
De retour de voyage, le patron de la confédération dresse : " un constat alarmant " de son observation du " laboratoire grandeur nature de la dispense d’avance des frais ".
 
Le tiers payant généralisé coûte cher aux médecins
 
Selon Jean-Paul Ortiz : " les actes non réglés représentent 10 % des actes réalisés par les médecins de l’île qui pratiquent ce tiers payant pour la partie obligatoire et pour la partie complémentaire. La plupart des médecins font ainsi passer en pertes et profits 10 % de leurs honoraires ! ".
 
Pour le leader confédéral, le système technique coûte cher et est inefficace : " le flux unique d’envoi mis en place face aux nombreuses complémentaires oblige les médecins à s’abonner à un concentrateur pour l’envoi de leurs feuilles de soins électroniques, ajoute la CSMF. Celui-ci coûte entre 10 et 45 euros par mois aux médecins. Pourtant, cela ne garantit pas un paiement effectif des régimes obligatoires et complémentaires ".
 
Le sacrifice de la médecine de proximité
 
Jean-Paul Ortiz affirme dans le bilan de son voyage à La Réunion que le tiers payant généralisé a fragilisé la médecine libérale et la prise en charge de proximité. Selon le responsable syndical, ce mode de fonctionnement explique en grande partie la pénurie de médecins généralistes à La Réunion comme à Mayotte.
Conséquence de ce manque de médecins de " famille " le recours : " inadapté à l’hôpital dans les services d’urgences et les services de spécialités ", contribuant à la désorganisation du système de santé.

Pour l’observateur le constat est identique aux Antilles. Le système mis en place dans ces départements d’outre-mer sacrifie la médecine de proximité, d’où l’urgence selon lui de : " s’alarmer du passage de la loi de santé ".