Les archives de la famille Panon-Desbassayns racontent l’histoire de La Réunion

Maison des esclaves liées à la maison Desbassayns à Villèle
Les archives de la famille Panon-Desbassayns et de Villèle ont été offertes aux Archives nationales. Depuis, les historiens étudient minutieusement cette mine d’or pour reconstituer la vie sur l’île Bourbon au temps de l’esclavage.
Le journal Libération dans son édition de mercredi consacre un long article à l’histoire de La Réunion dans sa rubrique Africa.
Virginie Grégoire, chargée d’études aux Archives nationales et responsable du fonds de la famille Panon-Desbassayns et de Villèle lève le voile sur les premières découvertes effectuées grâce à l’étude des documents.
Les listes comptables, d’achats d’esclaves, de matériels ou de matières premières en disent long sur l’organisation de la société réunionnaise au 18ème et début du 19ème siècle.
Henri-Paulin Panon-Deybassayns (1732-1800), l’un des plus gros propriétaires terriens de Bourbon (Ndlr : ancien nom de l’île de La Réunion), consignait scrupuleusement ses dépenses et ses gains dans des livres de comptes.
 
L’origine des esclaves
 
Ainsi grâce à ces archives, on a la certitude qu’il est à l’origine du développement de la culture de la canne à sucre dans l’île. L’ancien militaire était parti aux Amériques pour se renseigner, puis avec un ingénieur anglais, il avait dessiné les plans de la première usine sucrière du département. Des plans, toujours existants, sur lesquels, on découvre les murs de l’usine, mais également les presses, les chaudières etc…
Avant les plantations de cannes, La Réunion cultivait et vendait du café, du coton et des grains. Nombres de pièces permettent d’en savoir plus sur la gestion des propriétés et sur les techniques employées pour qu’elles soient rentables.

Ces papiers renferment également une foule de renseignements sur la composition de la population et sur sa hiérarchie. Le métissage était une réalité, tout comme l’esclavage. Certaines des pièces encore à l’étude devraient permettre d’en savoir plus sur la provenance de cette main d’oeuvre corvéable à merci.
Ce premier article de Libération en appelle beaucoup d’autres. En un an d’étude, les historiens n’ont pas encore eu le temps de se pencher sur toutes les pièces dans leurs moindres détails.