Fin des hymnes, podium Mahorais, retrait des volleyeuses, multiplication des couacs

Ces 9ème Jeux des îles rentreront dans l’histoire. Les polémiques soulevées et les couacs se succèdent. La fête des athlètes de l’océan Indien vire au fiasco. Un constat relayé par tous les médias.
Difficile de retenir une performance lors de la troisième journée de ces Jeux des îles. Les compétitions avaient, bel et bien lieu, aux quatre coins de l’île, mais tous les regards étaient tournés vers les membres du CIJ (Conseil International des Jeux).
 
Les représentants de Maurice, des Maldives, de Madagascar, des Seychelles et de La Réunion ont tenté d’éteindre la polémique au sujet des hymnes nationaux et les drapeaux. Dans un communiqué, ils ont annoncé que désormais les compétiteurs se rangeraient derrière la bannière et la musique des Jeux des îles de l’océan indien.
 
Cette solution a donné lieu à de nouveaux couacs.
 
Cachez ce drapeau que je ne saurais voir
 
L’express de Maurice s’intéresse à Marthe Rasilinirina, lauréate du 3000m steeple. Elle s’est fait arracher des mains le drapeau de son pays alors qu’elle venait de monter sur la plus haute marche du podium pour recevoir sa médaille d’or.
Une intervention musclée, d’une officielle, qui a été copieusement sifflée par le public du stade.
Pour tenter de ramener un peu de sérénité, un représentant de la Fédération Française d’Athlétisme (FFA) a piqué un sprint en sens inverse pour rendre le fameux objet du délit à la jeune femme.
L’image des jeux des îles
 
Que dire du podium du javelot ? Les vainqueurs sont Mahorais. Un, deux, trois, sur les boites, ils se tournent et lèvent le poing. Une photo qui fait la une du Journal de Mayotte, mais également du Journal de l’île de La Réunion et du Quotidien sans oublier les différents sites qui suivent cet événement.
Comme Tommie Smith et John Carlos, lors du podium du sprint des JO de 1968 à Mexico pour dénoncer le racisme, les lanceurs de Mayotte revendiquent, ainsi, leur choix d’être français. D’ailleurs, dès la fin de l’hymne des jeux, les trois athlètes s’enveloppent dans les drapeaux tricolores.
Des réactions en chaine
 
La première réaction marquant la désapprobation vis-à-vis de la décision du CIJ de supprimer les drapeaux et les hymnes est venue des tribunes.
Peggy Lopez reçoit la médaille d’or du 400 m. Quand, elle monte sur la boite et se tourne pour entendre la musique des JIOI, descend des tribunes la Marseillaise. Le public est le premier à se rebeller contre cette décision et le fait savoir en chantant. La sprinteuse confiera, aux journalistes présents, avoir été touchée par cette Marseillaise improvisée.

La Marseillaise est entonnée dans les gradins
 
Des réunions ont lieu dans chaque ligue et avec chaque fédération des pays encore présents, mais la suppression des drapeaux et des hymnes ne fait pas l’unanimité.
Le communiqué a eu l’effet d’une petite bombe, le site Africa 360° s'est fait l'écho de cette décision et signalait dès hier qu'il fallait s'attendre à des répercussions.
 
L’équipe de volley de La Réunion se retire
 
Les difficultés de ces jeux des îles ne se limitent pas aux hymnes et aux drapeaux.
Les volleyeuses de l’équipe de La Réunion avaient reçu un renfort de poids en la personne de Myriam Kloster. Joueuse professionnelle de l’équipe de Cannes, sélectionnée au sein de l’équipe de France, elle souhaitait participer à cette compétition.
Former dans l’île, dès son plus jeune âge, elle avait rapidement intégré un centre de haut niveau en métropole, tout en gardant sa double licence.
Pourtant et malgré les documents transmis par la Fédération Française de Volleyball, le comité des jeux a estimé qu’elle devait être disqualifiée. Une sentence qui tombe le jour de son anniversaire et la veille des demies finales.
La réaction ne s’est pas fait attendre. L’équipe de La Réunion quitte la compétition…
 
Pugilat à la cantine
 
Enfin, que dire de l’incident survenu ce mardi 4 Août 2015 avec les boxeurs des Seychelles et de l’île Maurice. Hébergés au CROUS (Cité universitaire du Moufia), ils devaient se soumettre à la pesée le matin même. Un moment important pour ces sportifs qui doivent se rendre à jeun à cette obligation.
De retour au CROUS vers 10 heures, les athlètes ont voulu prendre leur petit déjeuner.
C’est à cet instant que le ton est monté. Trouvant porte close et devant le refus des employés du restaurant universitaire de les servir, les boxeurs se sont énervés. Des membres du personnel et la directrice de la structure auraient été bousculés.
 
Les conseillers des jeux vont devoir se pencher sur ce nouvel accroc, en espérant que la liste des couacs cesse enfin de s’allonger…