MH 370 : des familles de victimes bientôt à La Réunion

Familles chinoises des victimes du MH370
« Dans une semaine, ou deux maximum », des familles de victimes chinoises du MH 370 devraient faire le voyage de Pékin, vers La Réunion. Elles se proposent même de participer aux recherches.
On les appelle les « NOK ». En anglais, les « next-of-kin », les « parents proches ». Le 8 mars 2014, leur mère, leur père, leur enfant était l’un des 239 passagers ou membres d’équipage à bord du MH 370. L’avion de la Malaysia Airlines a depuis disparu dans l’Océan Indien.  Aujourd’hui, ces « NOK » se sentent oubliés : « Nous, les familles, on est tout petits, on est rien ! Que peut-on faire ? » se demande Ying Lei Wang, joint depuis la Chine. Ses parents étaient sur le vol. Comme lui, cela fait des mois que des familles se plaignent de ne plus être informées par la compagnie comme par les autorités. Mais depuis la découverte du 29 juillet dernier sur une plage de Saint-André, l’espoir de comprendre ce qui s’est réellement passé renait.
 
« Même si je n’ai qu’1 % de chance de savoir où sont mes parents… »
 
Grace vit en Malaisie. Sa mère fait partie des victimes, elle dit avoir été « choquée par cette découverte ». « Les autorités nous disent que c’est une pièce de l’avion, mais elles ne nous disent pas quels tests elles ont faits pour affirmer cela, elles ne montrent aucun document. Elles font des annonces sans prévenir les familles, sans preuve. Nous, on veut des preuves. » « Moi, je ne crois que ce que je vois » ajoute le Chinois Ying Lei Wang. « Les informations ne sont pas très claires. » C’est pourquoi il souhaite, rapidement, se rendre sur l’Île de La Réunion. « Bien sûr que je veux venir ! C’est pour aller mieux. On n’a pas le pouvoir de la Malaysia. Mais même si je n’ai qu’1 % de chance de savoir où sont mes parents, je veux bien essayer… »
 
Malaysia Airlines : « Il n’y a aucune obligation légale » de les aider
 
Depuis la découverte du fameux flaperon, certaines familles ont fait savoir leur désir de se rendre à La Réunion. « Quelqu’un s’occupe des réservations, confie Ying Lei. On m’a dit dans une semaine. Ou deux au maximum. Beaucoup veulent venir. Mais certains sont vieux. » Moins de cinq familles devraient finalement pouvoir se déplacer. « Et puis ce n’est pas facile depuis Pékin. On a demandé à la Malaysia de nous aider. Mais on n’a pas eu de nouvelles. » Du côté de la compagnie, tout est pourtant très clair. Dans un mail, elle assure qu’il « n’y a aucune obligation légale [pour elle] d’envoyer les proches des victimes à l’Île de La Réunion ou dans tout autre endroit où des débris pourraient être trouvés. »
« On aimerait se joindre aux recherches »
 
Le consulat de Chine à La Réunion n’a pas souhaité communiquer sur la venue prochaine de familles de victimes sur l’île. « Nous, on doit y aller, confirme Ying Lei Wang. Pour toutes les familles, c’est important. On n’obtiendra sûrement pas les résultats que l’on souhaite, là-bas. On ne saura toujours pas pourquoi l’avion est tombé, pourquoi il a coupé le contact radio avec l’aéroport. Mais quand même… on doit y aller ! » Et Ying Lei, tout comme Grace, fait confiance aux autorités françaises. « On ne doit pas faire pression sur elles, commente la Malaysienne. On doit les laisser continuer l’enquête et être patients. J’espère que personne ne va abandonner, que tout le monde restera mobilisé et fera ce qu’il faut pour découvrir ce qu’il s’est vraiment passé dans cet avion. » Ce lundi, pourtant, les recherches en mer doivent s’arrêter à La Réunion. « Mais nous, on aimerait se joindre à ces recherches, conclut Ying Lei. Et aussi faire des conférences, à La Réunion. »