Hier soir encore, jeudi 8 octobre, il y a eu des rassemblements non loin de la maison de celui qu'on appelle le gourou. Des familles des femmes qui vivent avec lui, mais aussi des badauds et des casseurs. Il y a donc eu encore un gros dispositif de déployé.
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Une soixantaine de gendarmes mobiles, à nouveau caillassés, sont intervenus. Une personne a été interpellée. Depuis 6 jours maintenant des familles tentent de faire sortir leurs proches de cette maison. 18 femmes y habitent, de Saint-Louis mais aussi du Port. Celui qui est appelé le gourou serait arrivé il y a deux mois à la Réunion. Marié à une réunionnaise, il est sénégalais. Il enseigne le soufisme mais selon certaines familles, les femmes présentes dans sa maison sont sous emprise.
Des élus sont venus sur place pour tenter de calmer le jeu, en vain. Des négociations ont eu lieu avec l'avocat de celui qui vit dans cette ruelle du centre ville de Saint-Louis. En vain.
Le gourou serait d'accord pour quitter les lieux si on lui trouve une autre maison et si les femmes le suivent. Et puis un homme interpellé avant-hier sera jugé en comparution immédiate ce matin au tribunal de Saint-Pierre.
Les familles ne comprennent pas pourquoi on ne peut rien faire. Mais les femmes qui vivent avec le gourou et qui sont majeures ne peuvent être délogées de force. Et celui qu'on appelle le gourou, reste dans sa maison. On ne peut pas le déloger lui non plus sans raison.
Même si les femmes sont sous emprise, tant qu'il n'y a pas de mauvais traitement, il est difficile d'intervenir. Finalement, ce sont ceux qui se rassemblent devant sa maison qui troublent l'ordre public aux yeux de la loi. Et ça, la population a bien du mal à l'accepter. Beaucoup sont même remontés contre les élus, qui se sont déplacés en nombre ce jeudi soir. Pour expliquer, pour calmer le jeu. Mais sans résultat.
Dans le quartier, les habitants doivent traverser un cordon de gendarmes mobiles pour rentrer chez eux le soir. Et dans la rue principale de Saint-Louis, les automobilistes avaient parfois l'air affolé lorsqu'en passant, ils observaient ces gendarmes, bouclier à la main dans leur commune. Une atmosphère qui ne respire pas vraiment la sérénité et sent les gaz lacrimogènes depuis maintenant deux soirs.
En images avec David Couanon