Devant la cour d’Assises, ce lundi, pour "violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner", la mère d’Elianna et son compagnon nient toujours les faits. Agée de deux ans, la fillette est décédée en mars 2018 des suites de coups mortels. Le verdict est attendu mercredi.
Depuis ce lundi 3 mai, Cédric Babas, 29 ans, et Pascaline Guilgori, 28 ans, sont devant la cour d’Assises de Saint-Denis. Après la constitution du jury et le rappel des faits, les débats ont commencé ce matin.
Dans quelles circonstances la petite Elianna est décédée, le 28 mars 2018 ? Ce matin encore, la mère de l’enfant et le ti père nient les faits qui leur sont reprochés. Durant trois jours, la cour d’Assises va tenter de déterminer leurs responsabilités dans la mort de la fillette.
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Des côtes cassées, le foie perforé et des ecchymoses
Le couple est suspecté d’avoir porté des coups mortels à l’enfant de deux ans. En avril 2018, la mère de la petite Elianna et son compagnon étaient mis en examen pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Le 28 mars 2018, les secours étaient appelés au domicile familial de Champ-Borne, à Saint-André. La maman d’Elianna explique que sa fille a des difficultés à respirer. A leur arrivée, les secours ne peuvent que constater le décès de l’enfant.
Face aux nombreuses questions qui entourent la mort d’Elianna, une autopsie est réalisée. Elle révèle que la fillette a eu des côtes cassées, le foie perforé et des ecchymoses au bras et à la tête. Elianna est décédée des suites des coups reçus. Quinze jours après le drame, le couple est placé en garde à vue.
Les accusés nient les faits
Depuis, la mère et le compagnon se renvoient la responsabilité des coups mortels. Cédric Babas et Pascaline Guilgori nient tous deux avoir commis des violences sur Elianna.
Lors de son audition, la maman a déclaré que son bébé allait bien lorsqu’elle s’est absentée du domicile, une vingtaine de minutes. L’enfant aurait fait un malaise après que le beau-père ait quitté sa chambre. De son côté, lui, affirme qu’il n’était pas sur les lieux au moment des faits. L’enjeu de ce procès sera de déterminer les responsabilités de chacun.
"Je n’ai jamais violenté ma fille", a déclaré la mère d’Elianna, Pascaline Guilgori, à l’ouverture du procès, ce lundi. Cédric Babas reste aussi sur sa position. Son avocat, maître Fabian Gorce, va plaider l’acquittement. Il affirme que son client "était au mauvais endroit au mauvais moment". Pourtant, de lourds soupçons pèsent sur Cédric Babas qui a déjà été condamné deux fois pour des violences sur son fils âgé de 19 mois en 2017, puis sur la fille de deux ans d’une précédente compagne. Des faits qui remontent à janvier 2018, soit deux mois à peine avant la mort tragique d’Elianna.
Cédric Babas et Pascaline Guilgori encourent 20 ans de réclusion criminelle pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le verdict est attendu mercredi.
L'éducatrice spécialisée entendue
Ce lundi, l'éducatrice spécialisée, qui suit la famille depuis 2012, est venue témoigner. Deux autres enfants de Pascaline Guilgori ont déjà été placés. Si l'éducatrice note un certains nombre de carences éducatives, elle affirme n'avoir jamais remarqué de violences de la part de la mère sur ses enfants.
L'éducatrice affirme que la petite Elianna était en pleine ce forme ce jour-là lorsqu'elle a "quitté le domicile". Deux heures plus tard, la fillette était décédée. Carence des services sociaux ? Inertie ? Dysfonctionnement ? L'éducatrice était quelque peu gênée par les nombreuses questions des avocats cet après-midi.
Pourquoi Elianna n’avait pas été placée ?
Durant trois jours, les proches de la fillette espèrent voir la vérité sortir des débats. Depuis trois ans, la grand-mère paternelle d’Elianna dénonce l’inertie des autorités et les carences de l’administration face aux nombreux signalements pour maltraitance. Elle estime que sa petite-fille aurait dû être placée avant que le drame se produise. Son fils, le père d’Elianna, s’est donné la mort en apprenant le décès de son enfant.
Le collectif Elianna assiste au procès
Ce matin, dans la salle d'audience, les avocats, jurés, experts, et journalistes sont présents. Il y a également, le collectif Elianna qui regroupe les proches de l’enfant et des représentants d'associations qui œuvrent pour les victimes de violences intra familiales.
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Le collectif s’était déjà fait entendre en octobre 2019. A l’époque, la mère et le ti père avaient été remis en liberté dans l’attente de leur procès. Leur libération avait provoqué la colère de la famille de la petite Elianna et du collectif qui avaient multiplié les rassemblements pour se faire entendre. Dans la foulée, le parquet avait fait appel de cette décision du juge des libertés. Le 5 novembre 2019, suite à l’appel du parquet, la chambre d’instruction avait décidé de les renvoyer en prison dans l’attente de ce procès désormais ouvert.