A La Réunion, le secteur touristique est porté par la clientèle locale, selon une étude publiée ce mardi 12 juillet. L’IEDOM, l’Insee et l’AFD, l’Agence Française de Développement, au sein du partenariat CEROM, dressent un état des lieux de la place économique du secteur touristique à La Réunion en publiant les comptes du tourisme de 2010 à 2019.
Une clientèle locale
Le tourisme à La Réunion se révèle être un secteur mature porté par la clientèle locale. "Estimée à 1,8 milliard d’euros en 2019, la consommation touristique à La Réunion reste dynamique entre 2010 et 2019, explique cette étude. Elle est tirée par la clientèle locale, dont les dépenses en villégiature dans l’île (achats de biens, restauration et loisirs) portent la croissance".
A la différence de d’autres îles dépendantes des touristes extérieurs
Toujours selon cette étude menée sur près de dix ans, "la place de la clientèle locale dans l’industrie touristique se renforce sur la décennie et s’établit à 63 %, le même niveau qu’en France entière". La Réunion se démarque ainsi d’autres destinations insulaires, comme les Canaries ou Maurice, qui affichent une dépendance très forte aux touristes extérieurs.
Ralentissement de la consommation touristique
Bien que dynamique, la consommation touristique ralentit toutefois de moitié entre 2010 et 2019 par rapport à la période de 2005 à 2010.
La consommation touristique progresse de 2,9 % en moyenne par an entre 2010 et 2019 (en volume). Cette hausse est stimulée par celle de leurs revenus. Elle progresse principalement par des dépenses en villégiature dans l’île : achats dans les commerces, restauration et loisirs. Au final, elle représente 63 % de la consommation du tourisme intérieur en 2019 contre 60 % des dépenses en 2010 et 50 % en 2005.
Bien que dynamique, la croissance de la consommation touristique ralentit de moitié entre 2010 et 2019 par rapport à la période 2005-2010. "Ce ralentissement s’explique en partie par une forme de maturité des dépenses touristiques des Réunionnais", remarque cette étude.
Le tourisme s’ancre au cœur de l’économie réunionnaise
Toujours selon ces données, "le poids du tourisme dans l’économie réunionnaise progresse entre 2010 et 2019 et s’établit à 3,3 % de la VA (valeur ajoutée) totale en 2019".
Cette part du tourisme dans l’économie reste inférieure à d’autres économies insulaires, comme les Canaries (23,2 %), les Fidji (12,6 %) ou Maurice (9,1 %), mais elle est supérieure à celle observée dans d’autres destinations comme l’Afrique du Sud, le Canada ou l’Australie.
La VA touristique génère un poids dans la VA totale près du double de celui des secteurs de l’énergie, eau et déchet (1,6 % de la VA totale), des industries agroalimentaires (1,8 %) et de l’agriculture et de la pêche (1,9 %). Le poids du tourisme est quasiment identique à celui de secteur de l’information et communication.
L’industrie touristique réunionnaise emploie directement 13 550 personnes dont 2 750 emplois non salariés en 2018. Cela représente 4,7 % de l’emploi total dans l’île cette même année. La Réunion se situe en deçà des niveaux observés en France hors Mayotte (5,1 %) ou bien en Guadeloupe (5,4 %) et Martinique (6,1 %).
Le tourisme très affecté par la crise sanitaire en 2020 et 2021
Le tourisme est le secteur d’activité le plus touché par la crise sanitaire de la Covid -19. Le chiffre d’affaires de l’hébergement chute de 37 % en 2020 par rapport à 2019.
L’activité rebondit en 2021, mais reste inférieure de l’ordre de 15 % à celle de 2019 La restauration s’en sort un peu mieux : son chiffre d’affaires baisse de 15 % en 2020 et de 6 % en 2021 en comparaison avec 2019. Début 2022, la reprise de l’activité du secteur à La Réunion se confirme.