Abbé Pierre : quel avenir pour les communautés Emmaüs de l’Hexagone et de La Réunion ?

Abbe Pierre, et Emmaüs 1950
Changement de nom, soutien et indemnisation des victimes, les communautés Emmaüs veulent dissocier leur image de celle de leur fondateur, après les accusations d’agressions sexuelles portées à l’encontre de l’Abbé Pierre.

Après les révélations de sept femmes il y a deux mois, 17 personnes supplémentaires accusent l’Abbé Pierre d’agressions sexuelles dans un rapport rendu public le 6 septembre dernier.

Des révélations qui ébranlent les communautés Emmaüs de métropole et de La Réunion, qui s’interrogent sur leur avenir. L’association tente de s’organiser. Ce lundi 9 septembre, elle a annoncé qu’elle changerait de nom et a réaffirmé son soutien total aux victimes, réfléchissant même à leur indemnisation.

 

Les associations se désolidarisent de leur fondateur

L’enjeu premier est de dissocier l’image de l’Abbé Pierre d’Emmaüs. Mais la démarche n’est pas si simple, selon Frédéric Grousset, président du CEVIF à La Réunion.

L’Abbé Pierre a été longtemps la figure préférée des Français, on avait envie d’y croire et de toucher du doigt une part déifiée, mais il faut un principe de réalité. C’est un agresseur.

Frédéric Grousset, président du CEVIF à La Réunion

La Fondation Abbé Pierre va changer de nom et va fermer aussi un lieu de mémoire en Seine-maritime.

 

Un procès réclamé par les associations de défense des victimes de violences sexuelles

Pour Arnaud Gallais, défenseur des droits de l’enfant, il faut surtout un procès. Comme lui, les associations de défense des victimes de violences sexuelles, en font la demande.

L’Abbé Pierre est mort. Nous ce qui nous importe c’est de se dire qu’il y a encore une fois des faits de non-dénonciation de crimes et de délits, sur lesquels on peine en France à avancer malheureusement.

Arnaud Gallais, défenseur des droits de l’enfant

Il demande des moyens exceptionnels et que " la justice fasse la lumière ". Les associations estiment que la justice doit s’auto-saisir pour mener elle-même ces procès.