Didier Robert devait comparaître, ce vendredi 8 avril, au tribunal correctionnel de Saint-Denis. L'audience a été renvoyée au 22 avril prochain. Il devra répondre de faits présumés de prise illégale d'intérêts, abus de biens sociaux et concussion dans l’affaire des Musées régionaux.
Deux semaines après avoir annoncé sa candidature aux élections régionales, Didier Robert, le président sortant devait comparaitre, ce vendredi 8 avril, devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis.
Procès renvoyé au 22 avril
Ce matin, l'audience a été renvoyée au 22 avril prochain, à 13h45. Ce nouveau renvoi se fait à la demande de Christine Clain, l’ancienne directrice de la SPL, Société Publique Locale des Musées Régionaux, également poursuivie. Son avocat est atteint du covid-19.
Didier Robert n’avait pas fait le déplacement au tribunal, ce matin. Le président de Région va patienter jusqu’au 22 avril pour répondre de faits présumés de prise illégale d'intérêts, abus de biens sociaux et concussion dans l’affaire des Musées régionaux.
"C'est un renvoi court, car nous ne souhaitions pas que ce dossier soit renvoyé aux calendes grecques", a déclaré Maître Jean-Jacques Morel, l'un des avocats de Didier Robert. De son côté, Clara Derfla, représentante syndicale UR 974 des salariés de la SPL des Musées Régionaux, a hâte de voir ce procès débuter : "Didier Robert a toujours dit qu’il réservait ses explications aux juges, donc nous sommes pressés de les entendre". "Je rappelle que des salariés ont été licenciés pendant qu’il augmentait son salaire", précise-t-elle.
Regardez les précisions de Réunion La 1ère :
Un rapport de la Chambre Régionale des Comptes
En 2018, une enquête a été ouverte par le procureur de Saint-Denis, Eric Tufféry, suite à un rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) sur la gestion et le fonctionnement de la SPL, Société Publique Locale des Musées Régionaux.
Dans ce rapport, la Chambre relevait que la rémunération mensuelle de 8400 euros allouée à Didier Robert, depuis 2017, avait été augmentée de plus de 50%, par rapport à son prédécesseur. Pourtant, un plan de licenciement du personnel était en cours. De plus, cette rémunération avait été décidée sans l’autorisation du conseil d’administration.
Des rémunérations importantes
Invité à demander le remboursement du trop-perçu, le conseil d’administration avait préféré voter une rémunération de 6800 euros à Didier Robert avec effet rétroactif depuis 2016. Le président de Région avait pourtant indiqué occuper cette fonction gratuitement à cette époque. Un arriéré de 117 000 euros a donc été voté en faveur de Didier Robert. Une forme de compensation financière alors qu’il venait de perdre son mandat de sénateur et la rémunération qui allait avec. Didier Robert assure avoir remboursé cette somme.
Le tribunal devra se prononcer sur la régularité de ces rémunérations et sur d’éventuels faits de prise illégale d'intérêts et d’abus de biens sociaux.
Suite aux révélations sur ces irrégularités, Didier Robert avait été contraint de démissionner de son poste de président de la Société Publique Locale des Musées Régionaux, en décembre 2018, en pleine crise des "gilets jaunes".