Affaire du SDIS : Nassimah Dindar fixée aujourd'hui sur son sort

La sénatrice connaîtra cet après-midi la décision du tribunal correctionnel dans l’affaire de l’embauche au SDIS de son ancienne femme de ménage et de son ancien jardinier. Pour ces faits présumés de prise illégale d’intérêt, elle risque deux ans d’inéligibilité.

C'est la fin de l’attente aujourd’hui pour Nassimah Dindar. Le 3 mars dernier, elle avait répondu aux questions des juges du tribunal correctionnel de Saint-Denis pendant plus de six heures. Avec l’aide de ses trois avocats, la sénatrice a répété que non, elle n’était pas intervenue dans l’embauche de sa femme de ménage et de son jardinier au sein du Service Départemental d’Incendie et de Secours, institution chaperonnée par le conseil départemental que la prévenue présidait à l’époque.

Des faits présumés de "prise illégale d’intérêt"

Ce sont deux rapports de la Chambre Régionale des Comptes qui ont incité le parquet de Saint-Denis à ouvrir une enquête en 2018. Après examen de la gestion du SDIS, la question se pose quant aux raisons de l’embauche des deux employés entre 2015 et 2018. La femme de ménage et le jardinier, qui travaillaient également pour l’élue à titre personnel, ont-ils été embauchés au SDIS parce qu’ils la connaissaient personnellement ?

Nassimah Dindar jugée dans l'affaire du SDIS

Des faits que contestent Nassimah Dindar. L’ancienne présidente du Conseil départemental de La Réunion, et de fait du conseil d’administration du SDIS, évoque longuement les dysfonctionnements de cette institution. Elle affirme qu’elle ne faisait que signer les contrats qui lui étaient soumis par la direction des ressources humaines du SDIS.

5 mois de prison avec sursis et 2 ans d’inéligibilité requis

A l’audience, Nassimah Dindar a rappelé que ces deux embauches avaient été réalisées en conformité avec la réglementation. En atteste le contrôle de légalité opéré par la préfecture. Mais " Madame Dindar n’est pas une débutante " répond Eric Tuffery, le procureur de la République, " elle viole les règles qu’elle connaît par cœur ", poursuit le représentant du ministère public qui reconnait que les sommes en jeu ne sont pas très élevées.

Le procureur a donc requis 5 mois d’emprisonnement avec sursis et 2 ans d’inéligibilité à l’encontre de l’actuelle sénatrice de La Réunion, Nassimah Dindar.