Après environ 2h30 de discussions à la préfecture, les syndicats de salariés et les membres du directoire d'Air Austral sont ressortis l'air visiblement satisfait, ce lundi 29 avril. Aucun accord n'a encore été signé, mais les négociations visant à redresser la barre de la compagnie aérienne régionale semblent prendre le bon chemin.
Les deux parties doivent à nouveau se retrouver demain mardi à la préfecture pour poursuivre leurs échanges visant, pour rappel, à trouver un terrain d'entente sur un accord de performance collectif censé sauver une énième fois Air Austral.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Une nouvelle date butoir pour trouver un accord
Alors que l'ancienne date butoir était fixée au 30 avril, les deux parties ont obtenu un délai supplémentaire de trois jours de la part de la préfecture qui joue le rôle de médiateur dans ce dossier sensible.
Les représentants syndicaux et la direction ont donc jusqu'à la fin de cette semaine pour revoir leur copie dans l'effort commun de redressement d'Air Austral.
Des salariés qui estiment avoir déjà fait beaucoup d'efforts
Du côté des représentants des salariés, il n'est pas question de rabotter les salaires de 10 % pendant deux ans pour une économie de 12 millions d'euros, alors que les actionnaires proposent d'injecter 10 millions d'euros supplémentaires en contrepartie.
Le coût de la masse salariale d'Air Austral est estimé à 78 millions d'euros par an. Sauf que les organisations syndicales répondent que les 850 employés d'Air Austral ont déjà concédé des efforts conséquents, comme l'explique Marie-Noëlle Wolff, la déléguée syndicale Unsa Aérien chez Air Austral
On est passé en activité partielle, on a perdu énormément sur nos salaires, on a déjà signé un premier accord de performance collective en 2019 et 2020. On a aussi donné des jours de congé et notre 13ème mois, et tout ça, aujourd'hui, on a l'impression que ça n'a servi à rien !
Marie-Noëlle Wolff, Déléguée syndicale Unsa Aérien - Air Austral
"Les deux parties doivent faire un effort"
"Certes, il y a les salaires mais il y a d'autres éléments qui doivent aussi être pris en compte, ajoute Frédéric Bénard, le délégué syndical de la CFDT. "Nous avons demandé des études précises à la direction sur la productivité et l'organisation de l'entreprise", rappelle le représentant.
"Les deux parties doivent faire un effort et c'est ce que nous rechercherons", assure de son côté Harold Cazal, le directeur général de Run'Air, le consortium d’investisseurs privés à la tête de la compagnie aux côtés de la Région Réunion.
Des négociations entamées depuis un mois
"Nous nous sommes donnés jusqu'à la fin de la semaine puisque le rapport d'Accuracy (un cabinet d'études, ndlr) qui doit jauger et juger le plan de redressement présenté à l'Etat sera sans doute remis le 3 mai. Donc nous avons un délai supplémentaire qu'il faut exploiter pour trouver un accord avec les organisations syndicales", conclut-il.
Depuis un mois, les actionnaires et les syndicats sont entrés en négociation pour sauver la compagnie régionale qui fait face à une situation déficitaire malgré un chiffre d'affaire record de 438 millions d'euros en 2023. La compagnie génère 4 500 emplois directs et indirects.