ANALYSE. Elections sénatoriales à La Réunion : avec deux sièges pour chaque camp, la droite résiste et la gauche se réorganise

Elections sénatoriales à La Réunion : Audrey Belim et Viviane Malet, sénatrices.
Trois sénatrices et un sénateur ont été élus ce dimanche 24 septembre à La Réunion. L’issue de ce scrutin, qui a mobilisé les grands électeurs est un véritable pivot pour la gauche, où se jouait une bataille interne. A droite, malgré la perte d’un siège dans la chambre haute, la liste d’union célèbre la réconciliation.

Les élections sénatoriales servent de jalons aux différents états-majors politiques, dans la perspective des prochaines élections locales que seront les municipales de 2026, puis les régionales en  2028. 

A droite : l’autorité de Michel Fontaine consolidée

 

Parmi les sénateurs élus ce dimanche 24 septembre, seule Viviane Malet conserve son siège au Palais du Luxembourg. Second sur cette même liste d’union de la droite et du centre, Stéphane Fouassin, accède aussi à la chambre haute.

Une élection célébrée autour de Michel Fontaine, président de la fédération départementale LR. Le maire de Saint-Pierre était au centre de la photo de famille. Exit les accusations de trahison envers Didier Robert, argument de campagne martelés par Jean-Jacques Morel et Michel Vergoz, Michel Fontaine reste  l’architecte de la cohésion à droite et du centre à La Réunion. Sur le parvis de la préfecture, Cyril Melchior, président du conseil départemental, l’ancienne sénatrice Nassimah Dindar,  les maires de Saint-Louis, de l’Etang-Salé, de Saint-Leu et de l’Entre-Deux se sont joints à la célébration des deux sièges préservés.

Retrouvez la réaction de Michel Fontaine, chef de file Les Républicains à La Réunion :

Sénatoriales : réaction Michel Fontaine
A gauche : inversion du rapport de force entre Huguette Bello et Ericka Bareigts

Dans le camp adverse, la gauche conquiert deux sièges alors qu’elle ne disposait d’aucuns sénateurs sortants. Elle capitalise sur la vague Nupes qui a conquis six sièges sur sept lors des élections législatives de 2022 et en partie, sur la dynamique enclenchée en 2021, quand Huguette Bello a réussi à rassembler la gauche au second tour des régionales. Reste que le rapport de force établi lors de la course à la Pyramide inversée a changé de nature.

Parmi les sénatrices élues , Audrey Bélim, porte-parole du PS, profite du ralliement  de trois  mouvements anciennement inféodés à Huguette Bello( le PCR, Banian et Europe Ecologie Les Verts) pour devancer la candidate de la majorité régionale, Evelyne Corbière.

La présidente de l’Union des Femmes Réunionnaises  n’arrive qu’en troisième position dans ce scrutin. Ce qui est, à la fois, une victoire et  un revers politique pour la présidente de Région.
Huguette Bello voit l'un de ses lieutenants accéder au Sénat et dans le même temps, sa majorité régionale se polariser vers une plateforme de la gauche, dont le fer de lance est la maire de Saint-Denis, Ericka Bareigts.

Revoir la réaction d'Ericka Bareigts, première secrétaire fédérale du Parti Socialiste:

Sénatoriales : Ericka Bareigts invitée 2 ©Réunion la 1ère

Le parti présidentiel et le Rassemblement National hors-jeu

 Enfin, les deux forces politiques en lice au second tour des présidentielles, le RN (présent sur la liste de Jean-Jacques Morel) et Renaissance ( parti représenté par Michel Vergoz) sont sanctionnées par des scores moyens, faute d’ancrage territorial , elles n’obtiennent aucun siège.