"Ansamb", une application péi de traçage numérique pour lutter contre le coronavirus

(Photo d'illustration).
Des entrepreneurs réunionnais travaillent sur une application de traçage numérique pour lutter contre le coronavirus dans l’île. "Ansamb" permettrait de recevoir une notification si vous êtes exposés au risque de Covid-19. Explications.
Alors que l’application "Stop Covid" fait débat dans l’Hexagone, à La Réunion, des entrepreneurs travaillent sur une application péi de traçage numérique. Une fois installée sur votre smartphones, "Ansamb" vous avertit si vous croisez un malade du Covid-19 dans l’île.

Comme les autres applications nationales et internationales de "contact tracing", elle est présentée comme une aide à la lutte contre la propagation du coronavirus, mais elle suscite des questions sur la protection des données personnelles.
 

Qui est à l’origine ?

Un collectif d’entrepreneurs baptisé "Mouvement Solidaire des Entrepreneurs Réunionnais" est à l’origine de ce projet initié le 22 mars. Le collectif est mené par le Groupe Chane Pane, le groupe Excellence et le groupe Solynvest. La phase de recherche est co-financée par l’Etat.

Ecoutez ci-dessous les explications de Pascal Thiaw Kine, directeur du groupe Excellence, sur Réunion La 1ère : 

Le projet "Ansamb", est une application de « Safety check ». Une fois installée sur un téléphone, elle permet de recevoir des "notifications d’exposition" au risque Covid-19, grâce à l’enregistrement des croisements entre personnes. L’application sera disponible dans les jours qui viennent en téléchargement gratuit sur les stores.
 

Comment ça marche ?

Le principe est simple. Toute personne qui est contaminée au Covid-19 se déclare malade dans l’application, et tous ceux qu’il a croisés les jours passés seront avertis, pourront se faire tester, et s’isoler si nécessaire. Les concepteurs d’"Ansamb" espèrent ainsi casser la chaîne de contamination du virus. Techniquement, le contact entre les utilisateurs d’"Ansamb" se fera par une détection Bluetooth.
 
 

Quelle efficacité ?

"Il faudra que 70% de la population soit équipée de l’application si l’on souhaite la voir pleinement efficiente, un objectif qui pourrait être rapidement atteint sur un territoire comme La Réunion", affirme Alfred Chane Pane.
 

Quel respect des données personnelles et de la vie privée ?

Les concepteurs de l’application péi affirment que l’utilisateur pourra se déclarer malade "sans pour autant dévoiler son identité, ni sa géolocalisation". "Ansamb respecte la réglementation européenne sur les données personnelles", expliquent ils. "Elle n’effectue pas de géolocalisation et ignore l’identité de son utilisateur, son numéro de téléphone, son e-mail et même son état de santé". L’application enregistre les interactions sociales et physiques de ses utilisateurs sur une période de 21 jours.

Récemment, dans une tribune intitulée "Attention-stopcovid", 140 spécialistes du cryptage alertent sur "des risques très importants quant au respect de la vie privée et des libertés individuelles".

Le 26 avril dernier, la CNIL, la Commission informatique et liberté, s'est prononcé en faveur de l'application "StopCovid", mais sous conditions. La commission estime que "l’application peut être déployée, conformément au règlement général de protection des données (RGPD), si son utilité pour la gestion de la crise est suffisamment avérée et si certaines garanties sont apportées". Elle préconise notamment un durée d'utilisation limitée dans le temps.