La commune de Saint-Pierre attaque des habitants de la Ravine des Cabris devant la justice, après les inondations causées par le cyclone Berguitta. Elle lance une procédure à l’encontre des propriétaires et occupants de terrains. Elle les soupçonne d’avoir comblé le lit de la ravine.
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La commune de Saint-Pierre passe à l’attaque. Après les inondations provoquées par le cyclone Berguitta en janvier dernier, elle soupçonne des propriétaires et occupants de terrains de la Ravine des Cabris d’avoir comblé le lit de la ravine. A l’approche de la saison cyclonique, la commune de Saint-Pierre souhaite régler ce problème d’inondations et lance une procédure d’urgence d’assignation en référé devant le tribunal de grande instance.
Ecoutez ci-dessous le reportage de Sophie Person :
"Il y a eu intervention humaine", estime Maître Mohammad Omarjee, avocat de la commune.
Les travaux de terrassement ont été constatés par la mairie et la DEAL en 2015. A l’époque, rien n’avait été fait. Pourtant, il y a déjà eu des inondations causées par ces travaux depuis cette date, mais elles étaient moins importantes que celles provoquées par Berguitta les 17 et 18 janvier derniers.
Ecoutez ci-dessous la réaction de Me Brigitte Hoarau :
L’audience a été reportée au 10 octobre prochain.
Le lit de la ravine bouché
Berguitta avait entraîné de fortes pluies sur La Réunion. Résultat : des maisons du chemin Niobé et le terrain d’un éleveur avaient été inondés. La route était impraticable. Selon les riverains, c’est un voisin qui a provoqué ces inondations en bouchant le lit de la ravine. A l’époque, le maire de la commune de Saint-Pierre s’était rendu sur place et avait prévenu qu’il lancerait une procédure.Ecoutez ci-dessous le reportage de Sophie Person :
Reportage
Dévier le lit pour protéger certaines habitations
Un expert mandaté par la mairie s’est rendu sur place, selon les éléments du dossier d’assignation. Il a constaté d’importants mouvements de terre et autres aménagements relativement récents. Le lit de la ravine de Trois Mares a été dévié pour protéger des habitations situées au-dessus. Résultat : ce sont désormais d’autres maisons qui sont inondées en cas de fortes pluies."Il y a eu intervention humaine", estime Maître Mohammad Omarjee, avocat de la commune.
Un comblement du lit a modifié le schéma hydrologique de la zone et ça a créé le préjudice. La mairie de Saint-Pierre n’a pas d’autres choix que d’assigner certains riverains pour ordonner le réaménagement et la remise aux normes de la place.
Les travaux de terrassement ont été constatés par la mairie et la DEAL en 2015. A l’époque, rien n’avait été fait. Pourtant, il y a déjà eu des inondations causées par ces travaux depuis cette date, mais elles étaient moins importantes que celles provoquées par Berguitta les 17 et 18 janvier derniers.
Des travaux
La commune demande la démolition du mur construit et de la digue. Elle souhaite que les travaux soient supervisés par les services techniques de Saint-Pierre. Elle demande également qu’une astreinte soit payée tant que ces travaux ne sont pas effectués.Aucune ravine sur leur terrain
Pour Maître Brigitte Hoarau, avocate des défendeurs, cette assignation n'est pas justifiée. "La plupart de mes clients, n'ont aucune ravine qui passe ou passait sur leur terrain, affirme l'avocate. Le plan cadastral démontre que la ravine passe bien plus loin. Les personnes inondées ne sont pas du tout riveraines de leur propriété".Ecoutez ci-dessous la réaction de Me Brigitte Hoarau :
Réaction de Brigitte Hoarau
L’audience a été reportée au 10 octobre prochain.