Assassinat de Shana : le profil sans histoire de l’un de ses meurtriers présumés, une adolescente de 14 ans

L'usine de Pierrefonds, théâtre du meurtre de Shana, 16 ans, par deux autres adolescents.
Elle a été la victime d’un guet-apens sur les réseaux sociaux. Le 20 septembre, Shana 16 ans était retrouvée morte à Pierrefonds. Ses meurtriers présumés ont été mis en examen pour assassinat. L’un d'eux, est une adolescente de 14 ans, issue d’une famille sans histoire.

Comment peut-on décider à 14 et 16 ans de battre quelqu’un à mort ? Cette  question est au cœur de l’enquête judiciaire sur l’assassinat de Shana, une adolescente de 16 ans, piégée sur les réseaux sociaux. Parmi ses deux meurtriers présumés, une mineure de 14 ans dont rien, de sa trajectoire personnelle et familiale ne laissait présager un tel geste.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère :

Les auteurs présumés du meurtre de Shanna, un garçon de 16 ans et une fille de 14 ans. L'avocat de la jeune fille s'exprime pour la première fois sur ce drame. Maître Jean Jacques Morel. ©Réunion la 1ère
"Une famille normale, aimante où l’on travaille bien à l’école"

Cette description du milieu social de l’un des deux assassins présumés est brossée par l’un de ses avocats, Jean-Jacques Morel. Le conseil dépeint « une famille sans marginalité, très bien insérée socialement, où l’on ne baigne pas dans  la violence où l’alcool.»
Il y a donc une vraie rupture dans le récit familial. A 14 ans, l'adolescente est poursuivie pour assassinat, sans que personne ne sache quel est le ressort du projet macabre qu’elle a mis à exécution avec la complicité d’un adolescent de 16 ans. Les expertises psychiatriques vont permettre d’évaluer son profil.

Les expertises psychiatriques vont permettre de comprendre le moteur de cet acte criminel. Ca nous interroge tous, quelle image cela renvoie-t-il de notre société ?

Jean-Jacques Morel, avocat de la défense

Un placement à l’isolement dans le quartier pour femmes de Domenjod

Dans l'attente d'une explication, la jeune meurtrière présumée a été placée en détention provisoire le vendredi 22 septembre. La Réunion n’étant pas équipée en centre de rétention fermé pour mineures, la jeune fille a intégré le quartier pour femmes de la prison de Domenjod et placée à l’isolement. La détenue fait l'objet d'une surveillance accrue.

Cette prise en charge rarissime  doit répondre à une règle imposée: l'adolescente ne doit rencontrer aucune autre détenue majeure. Ses sorties en cour de promenade se font aussi en solitaire, les seuls échanges qu’elle peut avoir se font avec le personnel pénitenciaire. Un dispositif exigeant qui demande des moyens  et des personnels dont ne dispose pas forcément la prison de Domenjod.

Vincent Pardoux, réprésentant FO pénitentiaire était l'invité du 12h30 :

Vincent Pardoux, responsable du syndicat FO pénitentiaire ©Réunion la 1ère

C’est dans ces condtions que la jeune fille attend son procès pour assassinat, d’ici un et demi à deux ans. C’est le temps de l’investigation rappelle Jean-Jacques Morel : « Il ne faut pas que la justice soit expéditive, c’est une affaire extrêmement grave qui nécessite une enquête méticuleuse ».