Assises : « Je suis un monstre ! », Evelyne Filomar, principale accusée de ce procès

Odette et Emile Aho-Nienne, 86 et 92 ans ont été massacrés par des adultes immatures sans limites. Un vol avec violence qui s’est transformé en carnage. Retour sur la première journée d’audience devant les assises de La Réunion.
Evelyne Filomar, l’une des quatre accusés, en s’excusant lors du premier jour d’audience a résumé son état d’esprit et celui de ses coaccusés.  Ils avaient imaginé un vol sans histoire. Les Aho-Nienne, ces commerçants de Grand-Bois très âgés devaient être des cibles faciles.
Mais ce 22 janvier 2015, Odette qui vient d’être projeté au sol par les voleurs se met à crier. Evelyne Filomar veut qu’elle se taise, alors elle frappe, puis tape encore avec le pied de parasol en acier.
 
Deux vies pour 4 200 €
 
Jimmy Celina et Mickaël Robert sont là. Ils devaient être les principaux acteurs, mais le déroulement des événements les précipite dans l’inconnu. Ils deviennent les acteurs d’un crime. Le home-jaking qu’ils avaient imaginé pour s’offrir une « belle vie » leur échappe. Eux aussi paniquent. Alors ne sachant pas quoi faire. Ils cognent ! Sur le père, les fils ! Comme ils sont venus pour voler, ils repartent avec 4 200 €.
Ils laissent derrière eux une abomination. Les commerçants de Grand-Bois baignent dans une mare de sang.
Cette scène surréaliste a été longuement évoquée dans la salle d’audience de la cour d’assises, mardi lors de la première journée.
 
Des larmes et des mots
 
En fin d’après-midi, quand Evelyne Filomar prend la parole, les jurés comme l’assistance ont en tête la scène de crime. Les accusés viennent également de revivre ce 22 janvier 2015, 19h30.
La mère de quatre enfants, la principale accusée de cette terrible affaire se lève. En pleurs, elle s’adresse à la famille et aux proches des victimes. Elle comprend : « à vos yeux je suis un monstre, mon geste est horrible ».
Pourtant, malgré l’émotion et la difficulté de l’instant, sa ligne de défense se dessine. Ils vivaient chichement, les dettes s’accumulaient, ils n’avaient pas de travail, pas d’argent et voulaient s’en sortir pour eux, leurs enfants…
©Reportage : Nadia Tayama, florence Bouchou Montage : Hamada Boura