Assises : les manquements de l’enquête sur la mort de Carl Davies

La première journée d’assises a été consacrée à l’absence de pistes lors des premières investigations menées en 2012. Ce deuxième jour sera consacré aux investigations qui ont amené Vincent Madoure dans le box des accusés
À l’issue de la première journée du procès d’assises de Vincent Madoure pour le meurtre de Carl Davies en 2011, le flou demeure.
Dès l’ouverture de l’audience, l’accusé clame son innocence. Les enquêteurs appelés à la barre parlent des difficultés qu’ils rencontrent. Des ratés, de l’enquête, du choix du juge de saisir, les services de police et de gendarmerie, mais rien sur le fond du dossier permet de désigner un coupable avec certitude. D’ailleurs, il a fallu deux autopsies pour déterminer qu’il s’agissait bien d’un meurtre. La troisième, réalisée en Angleterre, confirmera que le militaire a été tué par un coup d’une violence inouïe sur le crâne.
 
La bande du bas de la rivière Saint-Denis
 
En fait, sans un rebondissement inattendu en 2012, ce procès n’avait pas lieu. Un délinquant interpellé dans un autre dossier, évoque cette affaire et donne les noms des auteurs du meurtre. Même si Vincent Madoure se dit innocent, un faisceau d’éléments désigne la bande du bas de la Rivière-Saint-Denis. En 2011 et 2012, cette bande est responsable de nombreuses agressions de passants dans le quartier de la cathédrale. L’une de leur victime, un touriste restera handicapé à vie après avoir été passé à tabac.
 
Vers un fiasco judiciaire ?
 
Pourtant, le box des assises est vide et le prévenu semble bien seul face à la barre, car le temps n’a eu de cesse de jouer contre cette enquête.
En 2016, les poursuites à l’encontre des autres suspects ont été abandonnées à la demande de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Saint-Denis.
Aujourd’hui, presque 7 ans après la mort de Carl Davies que reste-t-il dans ce dossier ? L’accusation ne dispose plus que de deux jours pour éviter un fiasco judiciaire…
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