Assises : second jour de procès en appel des tenanciers de la maison de l’horreur

Lors de la première des trois journées consacrées au procès de la maison de l’horreur, Daisy Delaplaine a reconnu en partie les faits. Pascal Poudroux, son ex-concubin a lui nié toute responsabilité dans les vols, viols et séquestrations. 
Contrairement à Février 2015, lors du premier procès devant la cour d’assises de La Réunion, Daisy Delaplaine n’a pas tenté de nier l’évidence. L’accusée, mère de quatre enfants, n’a pas cherché à rejeter ses responsabilités. Les victimes étaient séquestrées, elle les maltraitait, les battait, leur donner à manger du piment, des excréments de chiens… A demi-mot, elle admet que d’autres sans domicile fixe de la Plaine-Des-Cafres ont fait l’objet des mêmes sévices en trouvant « refuge » rue des Rubis.
Le seul point qu’elle refuse de reconnaître concerne les viols de sa belle-mère. Selon la prévenue, cette accusation est un tissu de mensonge. Le proxénétisme peut-être, mais les viols non !
                       
Le concubin nie son implication
 
Pascal Poudroux, compagnon de Daisy Delaplaine, nie tout en bloc. Le trentenaire affirme qu’il était sous la coupe de cette femme âgée de 44 ans. Il a profité  de l’argent des victimes pour jouer au PMU, mais rien d’autre.
Dès le premier jour force de nier, il a perdu toute crédibilité. Les gendarmes de la Plaine-des-Cafres décrivent une case nauséabonde ou des SDF dormaient  sur des matelas crasseux, posés sur le sol dans un couloir.
Le jour de leur libération, les deux hommes étaient dans un tel état, qu’ils ont dus être hospitalisés.
Les chaînes dans le garage, les pièces fermées et obscures de la maison qui servaient de cellules. Les cris et les pleures, de sa propre mère qu’il prostituait. L’argent des victimes qu’il utilisait pour manger, boire, jouer… Difficile d’imaginer qu’il l’ignore tout…
 
Deux victimes absentes pour ce second procès
 
En 2016, un an après le premier procès et quatre ans après les faits, trois des cinq témoins assistent au procès en appel. L’un des sans domicile fixe absent est handicapé par un accident vasculaire cérébral, l’autre est décédé. Quatre avocats plaideront avant les réquisitions du parquet. Cependant, deux des témoignages capitaux des victimes manqueront lors de ce second procès devant les assises.
En Février 2015, Daisy Delaplaine et Pascal Poudroux ont été condamnés à 30 ans de réclusion criminelle. Une peine maximale qui pourrait être confirmée en appel, si les prévenus ne font pas preuve de plus de remords er d’humanité. 

Reportage : Hakim ali-Saïd, Philippe Hoareau Montage : Frédéric Testa