Assurance maladie : négociations tarifaires, les médecins libéraux de La Réunion demandent une meilleure valorisation de leur investissement

Suspendues en avril, les négociations tarifaires pour la nouvelle convention entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie doivent prendre fin ce vendredi. Pour les professionnels de La Réunion, comme dans l’Hexagone, le compte n’y est pas.

Les négociations reprises hier, jeudi 16 mai dans l’Hexagone, entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie, se poursuivent ce vendredi 17 mai. Mais après des mois de bras de fer, l’issue ne semble pas garantie.

 

Des avancées mais encore du travail pour parvenir à un accord

La nouvelle convention, qui doit être signée ce vendredi, doit trouver un difficile équilibre entre les dépenses publiques et l’attractivité de la profession. L'accord vaudra pour les 5 prochaines années.

Les syndicats réclamaient une consultation à 50 euros, l’Assurance maladie en accepterait 30 euros, au lieu des 26,50 euros actuels.La date d’application n’est pas encore précisée dans la convention, et le point de désaccord le plus fort se situe au niveau des consultations complexes.

La Caisse Nationale d’Assurance Maladie propose une consultation longue du médecin traitant à 60 euros, mais uniquement pour des cas précis concernant des personnes de plus de 80 ans.  

 

Une meilleure valorisation de l’investissement des médecins

Du côté des syndicats de médecins, l’implication des médecins ne serait toujours pas suffisamment valorisée.

Ce qui nous manque, c’est la majoration et la prise en compte de la complexité des pathologies chroniques et leur prise en charge, et pour l’instant ils n’ont fait qu’une consultation complexe pour les patients de plus de 80 ans. Là-dessus, on n’est pas du tout d’accord.

Dr Christine Kowalczyk, présidente de la confédération syndicale des médecins de France

 

Outre les médecins généralistes, les spécialistes aussi pointent du doigt le manque de reconnaissance.

Beaucoup de gens ont des actes techniques, en va citer les endocrinologues, les cardiologues qui font souvent des examens complémentaires en plus de leurs consultations, et pour l’instant tout ne peut pas être encore facturé. On ne prend pas en compte l’investissement des médecins dans les appareils à échographie qui coûtent extrêmement chers.

Christine Kowalczyk, présidente de la confédération syndicale des médecins de France

La syndicaliste revient aussi sur un aspect spécifique aux DOM, à savoir la majoration des actes techniques, avec le prix plus élevé des ustensiles du fait de l’octroi de mer sur tous les dispositifs médicaux.

Une grève des cliniques et hôpitaux privés le 3 juin

Les tarifs hospitaliers dans le privé devraient augmenter de 0,3% contre 4,3% dans le public. Malgré la menace dune grève en juin, les négociations ne semblent pas bouger les lignes. Une grève massive des cliniques et hôpitaux privés est donc prévue le 3 juin.

80% des adhérent de la Fédération de l’hospitalisation privée ont déjà alerté leurs Agences Régionales de Santé. A La Réunion, le mouvement devrait aussi être suivi. On compte 28 établissements privés dans la Fédération de l’Océan Indien, qui emploient 3 500 salariés.

L’union des Médecins Libéraux rejoint le mouvement de grogne, cela représente 1 400 médecins sur l’île.