Attaque au couteau au Port : la "victime" a avoué avoir menti

Michel Eckert risque à présent d'être poursuivi pour ses déclarations mensongères • ©Archives
L’homme qui a raconté aux autorités qu’il avait été victime d’une attaque au couteau, au Port, le 18 novembre dernier, a finalement avoué en garde à vue avoir tout inventé. Aucun homme ne l’a donc agressé en criant "Allah Akbar". Michel Eckert sera jugé le 1er février 2021.
Il n’y a donc jamais eu d’attaque au couteau, le 18 novembre dernier, au Port. Encore moins d’attaque terroriste. Michel Eckert, 60 ans, a avoué avoir menti, selon les informations de nos confrères du JIR ce jeudi. L’homme qui s’était présentée comme une victime au commissariat du Port la semaine dernière est finalement revenu sur ses déclarations hier, à la suite de son placement en garde à vue, dans les locaux de la Sûreté départementale.

Il avait expliqué qu’il avait été agressé dans le dos par un inconnu armé d’un couteau et qui avait crié  "Allah Akbar" au moment de lui porter les coups. Mais tout était donc faux. Il est désormais établi qu’il s’est infligé lui-même des blessures –superficielles- au bras et au flanc.


Les prélèvements ADN réalisés sur ses vêtements et sur le couteau qu’il avait lui-même rapporté aux forces de l’ordre avaient été envoyés en urgence en métropole afin d’être analysés par les experts du service central de la police technique et scientifique à Ecully (Rhônes-Alpes).

Aucun autre ADN que le sien...


Et il s’avère qu’aucun autre ADN que le sien n’a été retrouvé sur ces affaires, excluant ainsi la thèse d’une agression. Tous les détails donnés aux policiers lors de son déposition étaient donc faux.

Dès la semaine dernière, nos confrères du Quotidien avaient mis en lumière la personnalité trouble de cet employé du TCO, connu aussi pour être un maître-chien ayant collaboré à plusieurs reprises avec les autorités, et notamment dans des opérations de recherches.

Un homme qui a notamment menti sur son passé de militaires ayant pris part à des opérations dangereuses à l’étranger. L’intéressé risque aujourd’hui des poursuites. Les faits sont d’autant plus graves que d’importants moyens avaient été mobilisés dès l’annonce de la prétendue attaque. Le Parquet national antiterroriste avait même été avisé de l’enquête par les autorités judiciaires locales.

Michel Eckert devait être examiné dans la journée par un psychologue. Ce jeudi après-midi, le parquet de Saint-Denis a finalement décidé de le poursuivre pour "dénonciation d'un délit imaginaire" ayant exposé les autorités judiciaires à d'inutiles recherches. Des faits passibles d'une peine de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende. Le procès est prévu pour le 1er février 2021.