Six jours après le passage du cyclone Chido, le décompte des victimes se poursuit difficilement. D'après un nouveau bilan provisoire du ministère de l'Intérieur, 35 personnes sont mortes, 67 personnes sont grièvement blessées et 2 432 personnes sont légèrement blessées.
À Saint-Denis, ce samedi matin, une marche solidaire entre le Petit Marché et la préfecture a été organisée par la délégation de Mayotte à La Réunion.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Environ 150 personnes rassemblées en soutien à Mayotte
"Mayotte sous les eaux, sous les larmes... Écoutez notre appel", "Tous unis ensemble pour Mayotte", sont les slogans apposés sur les pancartes et banderoles des personnes rassemblées pour cette marche solidaire en soutien aux Mahorais.
Une mobilisation pour éviter que Mayotte ne tombe dans l'oubli à la suite des dégâts causés par le passage du cyclone Chido.
"Je suis très contente, parce qu'il y a quand même pas mal de gens qui sont venus aujourd'hui. C'est vraiment quelque chose d'important de se déplacer pour montrer notre soutien à Mayotte. Ce qu'il s'est passé là-bas, c'est catastrophique. Nous, on est là pour soutenir notre île", lance une jeune Mahoraise installée à La Réunion.
"Plus de moyens pour Mayotte"
Les porte-paroles de la délégation de Mayotte à La Réunion ont d'abord remercié les aides et les actions de solidarité mises en place, qu'elles soient à l'initiative des associations, des pouvoirs publics ou même des particuliers.
Mais, ils ont tout de même insisté sur l'urgence de la situation. Alors que l'état de catastrophe naturelle a été reconnu hier pour l'ensemble des 17 communes de l'île meurtrie par le passage du cyclone Chido, tous s'accordent à dire qu'il faut "plus de moyens pour Mayotte" et cela, "le plus rapidement possible".
"Il y a eu plein de dons. On a eu l'occasion de voir plusieurs visages et plusieurs personnes de diverses ethnies. Ça fait chaud au cœur de voir que tout le monde se mobilise, mais ça doit continuer ainsi pour sauver nos confrères Mahorais", affirme une jeune femme dans la foule.
Après les divers appels aux dons, il reste encore la question de leur acheminement pour les nombreux sinistrés Mahorais.
Moins de mépris envers les Mahorais...
Dans la foule de cette marche solidaire, nombreux sont ceux qui ont réagi aux propos polémiques d'Emmanuel Macron. Pour rappel, lors de son déplacement à l'île hippocampe, le président de la République avait rencontré des sinistrés mahorais. Les échanges étaient alors tendus en Petite-Terre. Emmanuel Macron avait clamé "Vous êtes contents d'être en France ! Si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde !".
"Emmanuel Macron disait qu'on avait de la chance d'être dans un département français, mais quelle chance ?", s'insurge une Mahoraise dans le cortège en route vers la préfecture. Nous savons que nous sommes dans un département pauvre, sous-développé. Nous avons tous les avantages d'être Français uniquement sur le papier, avec le rayonnement de la France à l'échelle mondiale. Mais, dans les faits, on a tous les désavantages d'être en France, car l'aide internationale serait intervenue beaucoup plus rapidement si on n'était pas Français. Il faut activer les aides".
"Où sont les aides pour Mayotte ?"
"Mais aujourd'hui, on se demande où sont les aides pour Mayotte ? Où sont les chiens renifleurs pour chercher les survivants qui sont en train d'agoniser ? Où sont les tentes pour accueillir les familles sans-abri ? Où sont les bâches qui devaient être distribuées aux personnes qui se trouvent sous la pluie ? Ils ne sont pas à Mayotte. Les ravitaillements sont rationnés ! Les gens meurent de faim et meurent de soif !", s'exclame une autre Mahoraise qui a pu avoir des nouvelles de sa famille sinistrée à Mayotte.
Certains membres de la délégation de Mayotte à La Réunion seront reçus par le Préfet ce samedi après-midi.