Attention à la leptospirose à La Réunion après le passage des pluies du cyclone Belal

Belal : rivière en crue
Une semaine après le passage du cyclone Belal et ses fortes pluies à La Réunion, l’Agence Régionale de Santé met en garde contre la leptospirose. En début d’été austral, une recrudescence de cas est habituellement observée. Cette maladie peut être grave.

L’ARS de La Réunion et Santé Publique France recommandent à la population de renforcer la vigilance pour ne pas attraper la leptospirose.

Des conditions favorables avec les pluies

Dans un communiqué publié ce lundi 22 janvier, les autorités rappellent que cette maladie se propage surtout durant la saison des pluies. La bactérie à l’origine de la leptospirose se développe plus facilement avec les pluies et après un cyclone tel que Belal. Les pluies favorisent le lessivage des sols et la contamination des milieux. En début d’été austral, une recrudescence de cas est habituellement observée.

171 cas l'an dernier

L’an dernier, 171 signalements de leptospirose ont été déclarés à l’ARS La Réunion, dont plus de 70% survenus entre janvier et juin 2023. Près de 7 cas sur 10 ont dû être hospitalisés. L’ensemble de l’île était concerné même si le secteur sud a été le plus touché en 2023 (avec plus de la moitié des cas déclarés).

La leptospirose est une maladie grave. Si elle n’est pas traitée à temps, elle peut mener à une hospitalisation voire un décès.

Comment s’attrape-t-elle ?

L’homme peut être contaminé par contact avec un environnement humide souillé (boue, flaques d’eau…) ou directement avec les urines contaminées d’animaux infectés, notamment le rat.

"Les activités de nettoyage des cours et des jardins sans protections suffisantes (bottes, gants…) ou de baignades en eau douce après de fortes pluies sont donc particulièrement à risque", rappelle l’ARS. Les travailleurs agricoles (agriculteurs, éleveurs) sont aussi particulièrement exposés du fait de leur activité professionnelle.

Chez l’homme, la contamination directe (contact animal) est peu fréquente par rapport à la contamination indirecte (contact avec le sol ou l’eau contaminée, boues, flaques d’eau, eaux stagnantes en bord de ravines). La bactérie entre dans l’organisme par la peau en cas de coupures ou de plaies (même petites) ou par les muqueuses (oeil, bouche, nez).

Quels symptômes ?

Après quelques jours d’incubation (de 4 à 19 jours en moyenne), la leptospirose se manifeste par les symptômes suivants (qui peuvent être facilement confondus avec d’autres infections telles que la dengue, la Covid-19, etc) :

  • fièvre élevée d’apparition brutale (souvent > 39 °C),
  • douleurs musculaires, articulaires, abdominales,
  • nausées, vomissements,
  • forts maux de tête.

La maladie peut s’aggraver 4 à 5 jours après les premiers signes et s’étendre au foie, aux reins, aux poumons, aux méninges, et peut être mortelle. Administrée précocement, l’antibiothérapie diminue le risque de complications et atténue les symptômes.

Que faire ?

En cas de symptômes, consulter rapidement son médecin, l’informer des activités à risques de contamination pratiquées dans les 3 semaines avant le début des signes. Le médecin pourra prescrire une analyse biologique permettant de confirmer ou d’infirmer le diagnostic.

Depuis le 23 août 2023, la leptospirose est une maladie à déclaration obligatoire.