Le préfet de La Réunion Jacques Billant s’exprime aux côtés de Martine Ladoucette, directrice générale de l’Agence régionale de santé et de Chantal Manès-Bonnisseau, rectrice de l’académie, sur les mesures de lutte contre le Covid-19 et leur prise en compte à l'approche de la rentrée scolaire.
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Avec la flambée des cas cette semaine et l’annonce de la découverte de trois premiers foyers de contamination à Saint-Denis, les autorités ont annoncé la mise en place d’un certain nombre de mesures parmi lesquelles le report de la rentrée dans 14 écoles du chef-lieu ou encore l’obligation du port du masque dans certains espaces publics non couverts, en plus du renforcement des opérations de dépistage.
A trois jours de la rentrée scolaire, le préfet de La Réunion, Jacques Billant, fait le point sur la situation, aux côtés de Martine Ladoucette, directrice générale de l’Agence régionale de santé et de Chantal Manès-Bonnisseau, rectrice de l’académie.
Suivez en direct la conférence de presse en préfecture :
"Nous sommes à un moment charnière", a lancé le préfet Jacques Billant au début de la conférence de la presse. "Oui, le risque existe. Il est fort et il demande de nouveau la mobilisation générale", a-t-il souligné.
Parmi les mesures prises par la préfecture figure donc l’obligation du port du masque dans les espaces publics à forte affluence : crèches, aéroports, marchés de plein air, certaines rues et esplanades en centre-ville… "Le temps de la prévention est passé", a fermement rappelé le préfet Jacques Billant.
De même, l’interdiction d’ouvrir les boites de nuit reste en vigueur. Les autorités et en particulier, les forces de l’ordre seront tout aussi vigilantes s’agissant des regroupements de personnes au niveau des restaurants et bars.
"La multiplication des terrasses où les gens se regroupent doit être stoppée", a averti le préfet. En cas de faute, cela entrainera des sanctions administratives. "Dès lundi, j’ai demandé à ce que des contrôles stricts soient effectués".
S’agissant de la question du contrôle des voyageurs à leur arrivée dans l’île, le préfet a rappelé qu’il n’était "pas possible de mettre un policier ou un gendarme derrière chacun pour la réalisation du test à J+7". Il n’y a "pas d’obligation légale mais une obligation morale", a-t-il rajouté.
Pour autant, a ensuite défendu Martine Ladoucette, la directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS), le taux de réalisation de tests a augmenté depuis la création des plateformes de dépistage à Saint-Denis, Saint-Paul et Saint-Pierre : + 40 % aujourd’hui, contre 30 % il y a une semaine. En moyenne, ce sont 700 tests qui sont réalisés chaque jour dans les trois centres.
Martine Ladoucette a rajouté que l’ARS comptait encore développer la pratique des SMS de rappels. "Hier encore, nous avons eu une réunion de travail constructive avec les compagnies aériennes pour s’améliorer sur ce point".
Jacques Billant en appelle au civisme de la population. "Je vois encore l’inquiétude forte des familles face à cette maladie. Si nous ne prenons pas nos responsabilités individuelles et collectives, nous nous exposons à de graves dangers".
"Aujourd’hui, chacun connait son rôle, ce qu’il doit faire et ce qu’il ne doit pas faire, souligne-t-il encore. Je rappelle les maitres-mots : respect des recommandations, des règles et des interdictions".
Martine Ladoucette a par ailleurs fait le point sur le nombre de cas positifs dans l’île. Pour la directrice de l’ARS, les 776 cas recensés pour l’instant dans l’île sont à relativiser si l’on compare aux 15 600 cas de dengue également comptabilisés. On compte donc 22 nouveaux cas pour cette journée de vendredi.
Sur ces sept derniers jours, ce sont au total 80 nouveaux cas qui ont été recensés, dont 60 en lien avec les clusters identifiés au cours de cette semaine. Reste que les chiffres du département sont trois fois inférieurs à la moyenne nationale et que le nombre de cas testés positifs demeure chaque semaine faible.
De même, a argumenté Martine Ladoucette, le nombre d’hospitalisations est encore limité. "Et nous n’avons pas encore eu à connaître de décès à l’exception des évacuations sanitaires".
"Mais tous ces aspects rassurants ne peuvent pas permettre de nier la portée de signaux d’alerte qui se multiplient ces derniers jours", a-t-elle reconnu. Au total, on compte à cinq chaines de transmissions sur deux communes différentes : les trois clusters précédemment évoqués sur Saint-Denis, mais aussi deux autres identifiés ce vendredi Saint-André.
L’Agence régionale de santé entend concentrer la politique de dépistage sur neuf publics prioritaires :
Les efforts seront appuyés dans les milieux hospitaliers et dans l’ensemble des EHPAD, a encore insisté Martine Ladoucette. Celle-ci s’adresse en particulier aux proches des résidents de ces établissements : "Oui, le port du masque s’avère indispensable. Non, on ne peut plus se permettre des embrassades ou des accolades. Je me dois là encore d’attirer l’attention sur la nécessité absolue de respecter ces mesures de précaution".
La directrice de l’ARS a rappelé l’importance du respect des gestes barrières en toute circonstance : "Il faut être bien conscient des effets très différents de cette maladie d’un groupe d’individus à un autre. Elle peut être totalement anodine pour beaucoup, mais elle peut être aussi physiquement et psychologiquement éprouvante pour d’autres. Elle peut enfin être mortelle pour les plus fragiles".
Chantal Manès-Bonnisseau, qui a récemment été nommée rectrice de l’académie, a quant à elle confirmé que la rentrée scolaire aura bien lieu ce lundi 17 août. Concernant les élèves de 14 écoles de Saint-Denis dont la rentrée a été reportée au 24 août, elle précise que ces derniers bénéficieront néanmoins d’une continuité pédagogique. "Nous voulons que tous les enfants retrouvent le chemin de l’école dont ils ont été privés trop longtemps", a-t-elle ajouté.
La rectrice a ensuite mis en lumière les procédures à suivre en cas d’apparition d’un foyer épidémique dans un établissement scolaire.
En premier lieu, un protocole sanitaire adapté a été partagé à tous les personnes de l’Education nationale et aux responsables des collectivités territoriales. Celui-ci intègre la spécificité de la mesure de septaine pour le département.
En cas de suspicion de cas, la personne sera renvoyée chez elle en attendant un avis médical. "Nous avons élaboré les fiches qui détaillent la procédure à suivre, fiches transmises à l’ensemble des chefs d‘établissement".
Si un foyer épidémique est identifié par l’ARS, "une réponse adaptée au risque" sera apportée en concertation avec le préfet, l’ARS, et les collectivités. L’occasion pour la rectrice de rappeler que les collèges du Bas de la Rivière et de Sainte-Clotilde seront bien ouverts lundi, contrairement aux écoles des mêmes quartiers.
"Il n’y a aucun cas positif signalé chez les élèves ou le personnel des collèges concernés. Si la situation évolue, il y aura une mesure septaine. Il n’y a donc aucune mise en danger, ni aucune raison de reporter la rentrée", a-t-elle tranché.
A trois jours de la rentrée scolaire, le préfet de La Réunion, Jacques Billant, fait le point sur la situation, aux côtés de Martine Ladoucette, directrice générale de l’Agence régionale de santé et de Chantal Manès-Bonnisseau, rectrice de l’académie.
Suivez en direct la conférence de presse en préfecture :
Des contrôles stricts : "Le temps de la prévention est passé"
"Nous sommes à un moment charnière", a lancé le préfet Jacques Billant au début de la conférence de la presse. "Oui, le risque existe. Il est fort et il demande de nouveau la mobilisation générale", a-t-il souligné.
Parmi les mesures prises par la préfecture figure donc l’obligation du port du masque dans les espaces publics à forte affluence : crèches, aéroports, marchés de plein air, certaines rues et esplanades en centre-ville… "Le temps de la prévention est passé", a fermement rappelé le préfet Jacques Billant.
De même, l’interdiction d’ouvrir les boites de nuit reste en vigueur. Les autorités et en particulier, les forces de l’ordre seront tout aussi vigilantes s’agissant des regroupements de personnes au niveau des restaurants et bars.
"La multiplication des terrasses où les gens se regroupent doit être stoppée", a averti le préfet. En cas de faute, cela entrainera des sanctions administratives. "Dès lundi, j’ai demandé à ce que des contrôles stricts soient effectués".
Tests des voyageurs à J+7 : une obligation morale
S’agissant de la question du contrôle des voyageurs à leur arrivée dans l’île, le préfet a rappelé qu’il n’était "pas possible de mettre un policier ou un gendarme derrière chacun pour la réalisation du test à J+7". Il n’y a "pas d’obligation légale mais une obligation morale", a-t-il rajouté.
Pour autant, a ensuite défendu Martine Ladoucette, la directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS), le taux de réalisation de tests a augmenté depuis la création des plateformes de dépistage à Saint-Denis, Saint-Paul et Saint-Pierre : + 40 % aujourd’hui, contre 30 % il y a une semaine. En moyenne, ce sont 700 tests qui sont réalisés chaque jour dans les trois centres.
Martine Ladoucette a rajouté que l’ARS comptait encore développer la pratique des SMS de rappels. "Hier encore, nous avons eu une réunion de travail constructive avec les compagnies aériennes pour s’améliorer sur ce point".
Jacques Billant en appelle au civisme de la population. "Je vois encore l’inquiétude forte des familles face à cette maladie. Si nous ne prenons pas nos responsabilités individuelles et collectives, nous nous exposons à de graves dangers".
"Aujourd’hui, chacun connait son rôle, ce qu’il doit faire et ce qu’il ne doit pas faire, souligne-t-il encore. Je rappelle les maitres-mots : respect des recommandations, des règles et des interdictions".
776 cas au total
Martine Ladoucette a par ailleurs fait le point sur le nombre de cas positifs dans l’île. Pour la directrice de l’ARS, les 776 cas recensés pour l’instant dans l’île sont à relativiser si l’on compare aux 15 600 cas de dengue également comptabilisés. On compte donc 22 nouveaux cas pour cette journée de vendredi.
Sur ces sept derniers jours, ce sont au total 80 nouveaux cas qui ont été recensés, dont 60 en lien avec les clusters identifiés au cours de cette semaine. Reste que les chiffres du département sont trois fois inférieurs à la moyenne nationale et que le nombre de cas testés positifs demeure chaque semaine faible.
De même, a argumenté Martine Ladoucette, le nombre d’hospitalisations est encore limité. "Et nous n’avons pas encore eu à connaître de décès à l’exception des évacuations sanitaires".
Deux nouveaux clusters à Saint-André
"Mais tous ces aspects rassurants ne peuvent pas permettre de nier la portée de signaux d’alerte qui se multiplient ces derniers jours", a-t-elle reconnu. Au total, on compte à cinq chaines de transmissions sur deux communes différentes : les trois clusters précédemment évoqués sur Saint-Denis, mais aussi deux autres identifiés ce vendredi Saint-André.
L’Agence régionale de santé entend concentrer la politique de dépistage sur neuf publics prioritaires :
- les personnes présentant les symptômes évocateurs cliniques de la maladie
- les cas contacts identifiés par l’ARS ou l’Assurance-maladie
- les admissions de nouveaux résidents dans les EHPAD
- la reprise de fonction ou l’arrivée d’un nouveau professionnel dans les établissements de santé
- le diagnostic proposé très rapidement à tout résident en EHPAD
- toute personne devant subir une intervention chirurgicale lourde
- la population bien identifiée comme cas-contact par l’ARS ou l’Assurance-maladie et qui doivent donner lieu à des opérations de dépistage ciblées
- les populations à risque
- l’ensemble des voyageurs à J+7 de leur arrivée dans l’île.
"Plus d’accolades, ni d’embrassades"
Les efforts seront appuyés dans les milieux hospitaliers et dans l’ensemble des EHPAD, a encore insisté Martine Ladoucette. Celle-ci s’adresse en particulier aux proches des résidents de ces établissements : "Oui, le port du masque s’avère indispensable. Non, on ne peut plus se permettre des embrassades ou des accolades. Je me dois là encore d’attirer l’attention sur la nécessité absolue de respecter ces mesures de précaution".
La directrice de l’ARS a rappelé l’importance du respect des gestes barrières en toute circonstance : "Il faut être bien conscient des effets très différents de cette maladie d’un groupe d’individus à un autre. Elle peut être totalement anodine pour beaucoup, mais elle peut être aussi physiquement et psychologiquement éprouvante pour d’autres. Elle peut enfin être mortelle pour les plus fragiles".
Rentrée scolaire confirmée ce lundi
Chantal Manès-Bonnisseau, qui a récemment été nommée rectrice de l’académie, a quant à elle confirmé que la rentrée scolaire aura bien lieu ce lundi 17 août. Concernant les élèves de 14 écoles de Saint-Denis dont la rentrée a été reportée au 24 août, elle précise que ces derniers bénéficieront néanmoins d’une continuité pédagogique. "Nous voulons que tous les enfants retrouvent le chemin de l’école dont ils ont été privés trop longtemps", a-t-elle ajouté.
La rectrice a ensuite mis en lumière les procédures à suivre en cas d’apparition d’un foyer épidémique dans un établissement scolaire.
En premier lieu, un protocole sanitaire adapté a été partagé à tous les personnes de l’Education nationale et aux responsables des collectivités territoriales. Celui-ci intègre la spécificité de la mesure de septaine pour le département.
En cas de suspicion de cas, la personne sera renvoyée chez elle en attendant un avis médical. "Nous avons élaboré les fiches qui détaillent la procédure à suivre, fiches transmises à l’ensemble des chefs d‘établissement".
Si un foyer épidémique est identifié par l’ARS, "une réponse adaptée au risque" sera apportée en concertation avec le préfet, l’ARS, et les collectivités. L’occasion pour la rectrice de rappeler que les collèges du Bas de la Rivière et de Sainte-Clotilde seront bien ouverts lundi, contrairement aux écoles des mêmes quartiers.
"Il n’y a aucun cas positif signalé chez les élèves ou le personnel des collèges concernés. Si la situation évolue, il y aura une mesure septaine. Il n’y a donc aucune mise en danger, ni aucune raison de reporter la rentrée", a-t-elle tranché.