Bateau sri-lankais : les migrants visent-ils toujours La Réunion ?

A 1h00 du matin , ce mardi 07 février le bateau sri-lankais ne semblait pas mettre le cap vers La Réunion
L'Imula 0437 CHW, bateau de pêche, battant pavillon sri-lankais a quitté l’île Maurice, en fin d’après-midi ce lundi 06 février. Cette escale a permis aux 18 passagers de faire le plein de vivres et de carburant avant de mettre le cap vers le nord-ouest. Une direction qui interroge quant à leur destination finale.

Et si La Réunion n’était plus un eldorado pour les migrants sri-lankais ?
Le taux élevé de reconduite à la frontière, l’inflexibilité des autorités en matière de politique migratoire ont peut-être découragé les demandeurs d’asile.  A ce stade, le doute est permis, on vous explique pourquoi.

Le cap vers le nord-est et un transpondeur mutique

L’embarcation, avec à son bord 18 passagers, a quitté l’île sœur ce lundi 06 février vers 17h30 après avoir été approvisionnée en des en vivres et en diesel.

Le dernier relevé satellite  positionne le bateau sri-lankais non loin des côtes mauriciennes, il n’a pas été actualisé depuis 01h00 du matin ce mardi 07 février. Le navire faisait alors route vers le nord-ouest,  dans un axe Madagascar/ Afrique de l’Est.

Ces données, qui doivent interprétées avec précautions, viennent  néanmoins consolider l’information avancée par la rédaction du pure player mauricien Defimédia : l’Imula 0437 CHW, qui a quitté le Sri Lanka le 4 décembre dernier, aurait voulu se diriger vers un "pays africain", et a fait un arrêt à Diego Garcia le 15 janvier. 

70 % des migrants sri-lankais reconduits à la frontière

« La Réunion n’est pas une bonne destination pour ces odyssées maritimes dangereuses » : ce message de fermeté,  était passé le 13 janvier par Jérôme Filippini, le préfet de La Réunion. Une prise de parole pour rappeler la doctrine en matière de politique migratoire mais aussi pour faire un point sur les entrées réelles sur le territoire.

Ainsi en l’espace de 5 ans, et deux vagues de migration, 397 ressortissants sri-lankais ont formulé une demande d’asile, seuls 120 d’entre eux ont obtenu une autorisation de rester le temps de la procédure.

70% des candidats à l’asile sont ainsi déboutés. Ce taux de reconduite à la frontière élevé est-il devenu dissuasif ? D’autant que ces périples sont dangereux  couteux, et surtout ils exposent les sri-lankais à des poursuites pénales en cas de rapatriement.  Quitter le territoire sri-lankais étant considéré comme un délit, les migrants de retour s’exposent à des peines de prison.