Ce samedi 25 novembre, c'est la journée mondiale de l'élimination des violences faites aux femmes. La Réunion est le quatrième département de France où il y a le plus de violences envers les femmes. L’artiste peintre Belly, née à La Réunion, a présenté ses œuvres aux étudiants de l’IRTS de Saint-Benoît.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
“L’art peut être un chemin de guérison”
Victime de viols à trois reprises au cours de sa jeunesse, l’artiste-peintre et illustratrice Belly, a raconté son histoire douloureuse pendant une heure aux étudiants de l’IRTS de Saint-Benoît. Dans sa performance artistique intitulée “La peur au ventre”, la prise de paroles et la présentation de ses 26 œuvres sont indissociables.
“Les deux sont très importants, car la prise de paroles me permet de dire de façon très brute et très factuelle ce qui m’est arrivé, explique la jeune femme. A l’inverse, l’exposition va me permettre de dire l’indicible et de décrire toutes ces émotions tentaculaires qui se sont développées en moi”.
Des étudiants réceptifs
Les étudiants présents sont émus par le vécu et la force de Belly. “C’est à la fois triste et beau. Le choix du noir et blanc donne une atmosphère particulière”, exprime Canelle, étudiante à l’IRTS.
C’est une façon de montrer aux étudiants, et donc, aux futurs accompagnateurs sociaux, qu’il y a mille et une façon d’accompagner des personnes qui traversent des situations difficiles. L’art peut être un des chemins d’accompagnement et de guérison.
Belly
L’art pour lutter contre les violences faites aux femmes
Belly a trouvé refuge dans l’art. “Dessiner et écrire, ça m’a permis de trouver un chemin de guérison, confie la jeune femme. J’ai aussi consulté. J’ai vu des thérapeutes, et j’ai surtout été entourée par ma famille et par mes amis”.
Son premier tableau présenté s’intitule “14 24 26”. “Ce sont les trois âges de ma vie où j’ai été victime de viols dans des situations très différentes, témoigne-t-elle. Ce tableau est très important parce qu’il montre toute l’origine du projet, qui est une analyse de tous mes événements douloureux”.
Cet art thérapeutique autour de 26 tableaux, est une “vengeance personnelle” sur les épreuves dramatiques du passé.