Les boues des stations d’épuration pour fertiliser les champs de cannes ?

Les boues des stations d’épuration ont-elles un avenir ? Les premiers résultats de l’étude du Cirad sont très encourageants. De nombreux points doivent encore être analysés, mais La Réunion pourraient devenir le fer de lance de cette solution écologique…
La station du Grand-Prado à Sainte-Marie construite par Velolia à la demande de la Cinor (Communauté intercommunale du Nord de La Réunion) est à la base d’une vaste étude pour valoriser ses boues. Chaulées, séchées, elles sont conditionnées « sous forme de pellets » nous apprennent les auteurs de l’article pour le Cirad.
Ce « nouvel engrais » est testé depuis trois ans dans un champ de cannes sur le site de La Mare.
Les scientifiques étudient aussi bien les résultats de cette substance sur la productivité de la parcelle que les conséquences éventuelles de ces boues « valorisées ». Au cœur des analyses, l’impact sur les eaux circulant et migrant vers le sous-sol, mais aussi les émissions de CO2, N2O et NH3 lors de l’épandage.
                   
L’outre-mer attentif aux résultats du Cirad
 
Ces relevés sont loin d’être terminés. Le Cirad comme la Cinor ne veulent pas découvrir à postériori que l’utilisation de cet engrais à des conséquences néfaste sur la nature. L’étude est programmée sur 20 ans.
Reste que les premiers tests sont très encourageants selon Frédéric Feder, coordonateur de l’expérimentation au Cirad : « Après trois années d’expérimentation, les premiers résultats montrent qu’il est possible de substituer, en grande partie, des engrais organiques aux engrais minéraux sur les sols canniers réunionnais, sans que la richesse en sucre ne soit altérée et sans perte de rendement ».
Si les résultats se confirment cette innovation intéressera l’ensemble de l’outre-mer qui est confronté au même problème : que faire des boues des stations d’épuration ?