Bras de fer entre l’Etat et la Région autour de la vente du terrain du Lux au groupe mauricien IBL

Le conseil régional a voté une motion pour demander la suspension de la vente du foncier hébergeant le Lux*. Actuellement locataire, le groupe mauricien IBL souhaite acquérir les 7 hectares de terrain pour 28 millions d’euros. L’Etat a donné son accord puisqu’aucun argument juridique ne s’y oppose.

A proximité immédiate des eaux turquoise du lagon de l’Hermitage, Le Lux* profite d’un emplacement exceptionnel et entend proposer des prestations cinq étoiles encore longtemps à sa clientèle. Le groupe IBL voudrait entreprendre des travaux de modernisation pour maintenir son standing. Pour amortir l’investissement, la holding veut s’assurer de ne pas être mise dehors à la fin du bail en 2031. Pour ce faire, le  Lux* entend passer du statut de locataire du foncier à celui de propriétaire. Un deal accepté par l’Etat mais qui est aujourd’hui remis en question par le conseil régional.

Le reportage de Réunion la 1re :

La Région s’oppose à la vente du terrain qui accueille l’hôtel Lux à Saint-Gilles-les-Bains.
Pourquoi l’Etat cède le terrain ?

L’Etat s’appuie d’abord sur le cadre juridique, qui rappelle que le bail actuel qui court depuis 50 ans et qui s’achève en 2031 n’est pas reconductible, puisqu’il s’agit d’un dispositif juridique qui est déjà dérogatoire. Comme lors de la vente d’une maison ou d’un appartement, le locataire, titulaire de droit, est prioritaire à l’achat
 Autre argument avancé par Ludovic Robert, directeur régional des finances publiques, un processus de concertation a été engagée avec les collectivités locales pour définir le cahier des charges de cette transaction. Et le groupe IBL y répond ,le terrain gardera sa vocation touristique et hotellière et des garanties environnementales ont été présentées.

La Région en défenseur du patrimoine


La présidente du conseil régional ne cache pas son agacement face à la vente du foncier du Lux*. Pour Huguette Bello , cette transaction revient à « brader » le patrimoine réunionnais qui  se trouve sur le Domaine Public Maritime ( espace compris dans la zone des 50 pas géométriques soit environ 80m).

« Nous défendons le patrimoine de La Réunion, nous avons une dizaine de kilomètres de plage c’est infime »

Huguette Bello

Elle s’interroge aussi sur le montant de la transaction : « 28 millions d’euros pour 7 hectares, cela revient à 400€ / m², quand on est déjà à 1000 €/m² à Plateau-Caillou » calcule la patronne de Pyramide inversée.

Enfin Huguette Bello regrette que la gestion du foncier n’ait pas été proposée à des investisseurs locaux.En revanche, pas de déclaration sur le choix de mairie de Saint-Paul (gérée par son allié du PLR, Emmanuel Séraphin) qui n’a pas préempté le terrain alors que la loi lui permet de se positionner comme acquéreur privilégié.