Après le tribunal correctionnel de Saint-Denis, c'est devant la cour d'appel que Brigitte Bardot devait censée s'expliquer ce jeudi 15 septembre pour ses propos polémiques couchés noir sur blanc dans une lettre adressée au préfet Amaury de Saint-Quentin en mars 2019. Des propos qui lui avaient valu une condamnation à 20 000 euros d'amende à l'issue du premier procès, le 4 novembre 2021.
Absente à l'audience, elle était représentée par ses avocats, comme c'était le cas en première instance. Le parquet a requis le double de la peine prononcée en première instance, soit 40 000 euros d'amende. Il en avait requis de 25 000 lors du premier procès. La décision des magistrats sera connue le 17 novembre prochain.
"Des termes injurieux, graves et répétés"
A l'époque, pour dénoncer la problématique de l'errance animale à La Réunion, l'ancienne actrice n'avait pas hésité à s'en prendre violemment à la population, lançant alors que celle-ci serait porteuse de "gênes de sauvages" sans compter ses prétendues "réminiscences de cannibalisme"...
Face au tollé provoqué, Brigitte Bardot avait finalement présenté des excuses publiques quelques jours plus tard, en pointant un "moment de colère et d’égarement". Pas de quoi attendrir la procureure-adjointe Bérengère Prud'homme qui avait dénoncé au premier procès les "termes injurieux, graves et répétés visant des citoyens dans leur ensemble et typiques des injures racistes".
Une conduite d’autant plus grave, avait souligné la représentante du parquet, qu'elle venait "d’une personne qui utilise sa notoriété pour défendre une cause et qui sait que ses propos auront un écho particulier."
Un euro symbolique pour les parties civiles
Egalement poursuivi pour avoir adressé le courrier incriminé à diverses rédactions de l’île, le responsable de la communication de la fondation Bardot avait, lui, été condamné à une amende de 4 000 euros en tant que complice de l’infraction, alors qu'une amende de 5 000 euros avait été requise à son encontre par le parquet.
La Ligue des Droits de l'Homme, la Licra et SOS Racisme, parties civiles, avaient, elles, reçu un euro symbolique de dommages et intérêts ainsi que 15 000 euros au titre des frais de justice.