Canne à sucre : les planteurs vent debout contre le nouveau protocole d'échantillonnage de Tereos

Campagne sucrière (photo d'illustration).
Les syndicats de planteurs montent une nouvelle fois au créneau. L'industriel Tereos a commencé à faire appliquer un nouveau protocole d'échantillonnage contesté depuis juillet dernier. Celui-ci comprend un double contrôle de la richesse des chargements de cannes à sucre.

Les tensions sont toujours bien présentes entre l'industriel Tereos et les planteurs péï. Hier, l'usinier a voulu appliquer à quelques producteurs un double contrôle de richesse de leur cargaison de cannes à sucre à la plateforme de réception de Beaufonds.

Ce contrôle se traduit par un déchargement puis un rechargement des cannes avant la réalisation du prélèvement. Un nouveau protocole d'échantillonnage qui ne passe pas du côté des planteurs. "Quand on décharge nos cannes et qu'on les recharge dans une autre remorque, systématiquement, il y aura un écart en richesse", lance Dominique Gigan, le président de la FDSEA.

Revoir le reportage de Réunion La 1ère :

Les planteurs de canne sont en colère face à l’application du nouveau protocole d’échantillonnage par Téréos

"Un passage en force"

Les syndicats de planteurs précisent que c'est contre leur avis que Tereos a réussi à faire adopter ce nouveau protocole de campagne par le Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre (CTICS), dans la foulée de la signature de la convention canne en juillet dernier.

Alors que le début de la campagne sucrière était encore incertain, les planteurs avaient une nouvelle fois protesté contre ce "passage en force" opéré "de façon totalitaire" par Tereos. Si pour l'usinier, il s'agissait notamment de réagir après les soupçons de fraude pesant sur une quarantaine de planteurs de l'Est lors des précédentes campagnes.

Des discussions qui n'ont pas porté leurs fruits

"L'usine la toujours soupçonne à nous de farder la canne (...) alors que li la jamais donne a nous les chiffres. (...) Aujourd'hui, li veut encore plus gagner de l'argent dans nos charges", réagit encore Dominique Gigan.

Guillaume Sellier, de l'Union des jeunes agriculteurs, rappelle quant à lui que les tentatives de négociations n'ont jamais abouti jusqu'à présent. "La méthode d'analyse n'est pas représentative, pour nous. Ce que nous avons proposé c'est de réfléchir ensemble sur un nouveau modèle plus représentatif, mais l'usine a refusé. Et aujourd'hui, elle nous impose la méthode qu'elle a rédigée elle-même et ça, ça ne peut pas passer".