Le chauffard de St-André condamné à trois ans de prison pour avoir tué deux lycéens

Début du procès du jeune chauffard jugé pour avoir tué deux lycéens à Saint-André en septembre 2017.
Ce jeudi 6 septembre, le tribunal correctionnel de Saint-Denis a condamné le chauffard de Saint-André à trois ans de prison ferme. Loïc, jeune conducteur, avait tué deux jeunes aux abords du lycée Sarda Garriga, en septembre 2017.
Un an après le drame, le tribunal correctionnel de Saint-Denis a rendu son délibéré ce jeudi 6 septembre au terme d’un procès marqué par des tensions. Loïc, jeune conducteur jugé pour avoir fauché mortellement deux lycéens à Saint-André le 25 septembre 2017, a été condamné à trois ans de prison ferme avec maintien en détention, et annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser avant cinq ans.

Le procureur avait requis à son encontre une peine de six ans de prison, et 10 ans d'interdiction de permis. Dylan, le second prévenu a lui été condamné à six mois de prison avec sursis. Le procureur avait requis à son encontre un an de prison avec sursis et la suspension du permis pendant 2 ans.

Ci-dessous le reportage de Nathalie Rougeau et Willy Thévenin :  


Des pleurs et des cris

Le délibéré a été rendu après une journée particulièrement éprouvante pour les familles des victimes, Giovanni Boyer, 16 ans, et Marie-Alicia Grondin, 17 ans. Un an après le drame, l’émotion et la tension étaient au maximum dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Saint-Denis. Des pleurs, des larmes, mais aussi des cris ont retenti à plusieurs reprises à la lecture des faits. Il s'agit d'un "dossier particulièrement lourd et dramatique" a souligné d’emblée le président du tribunal.

Ci-dessous le reportage d'Indranie Petiaye et Willy Fontaine : 

Les excuses de Loïc

Premier à s’exprimer à la barre, Loïc, le prévenu, a d’abord présenté ses excuses aux familles des victimes. Il s’est ensuite expliqué : "je voulais frimer devant les lycéens, j’aime la vitesse. Je pousse la voiture régulièrement". Loïc avait obtenu son permis seulement un mois avant le drame. Quelques semaines avant, son père lui avait également confisqué la voiture, car Loïc avait roulé à 130km/h avec son petit frère à bord.
 

"Une pousse" 

Selon la procédure d’enquête, Loïc roulait à 91km/h au lieu de 50km/h au moment du drame. "J’ai confondu l’accélérateur avec le frein", explique le jeune chauffeur. "Je regrette, ça me pèse, j’ai la mort de deux jeunes sur la conscience. J’y pense tous les soirs", dit-il.   

Un autre prévenu, Dylan a également été entendu par le tribunal. Contrairement au premier prévenu, il affirme qu’il participait bien à une "pousse" avec Loïc aux abords du lycée. Alors qu’il s’excuse, les proches des victimes protestent. Le président du tribunal appelle au calme.
 

"Une bombe entre les mains"

Lorsqu’il prend la parole, Maître Jean-Jacques Morel, avocat des familles des victimes parle de "tragédie commise pas un inconscient". Il dénonce le comportement de Loïc. "Entre les deux ronds-points, c'était un circuit. A celui qui terminerait le plus vite la boucle", déplore Maître Jean-Jacques Morel.

Pour le procureur : "les mots sont insuffisants face à cette tragédie". "Une jeunesse a été saccagée ce 25 septembre 2017 en raison du comportement irresponsable du prévenu", déclare le procureur. "La peine demandée sera toujours insuffisante car deux vies fauchées ne se compensent pas en mois ou année de prison". "Il n'a pas tenu compte des conseils de prudence et des punitions de son père, poursuit-il. Il roulait vite et dangereusement, il faisait ronfler le moteur et crisser les pneus pour impressionner. Il avait une bombe entre les mains".

Après les réquisitions du procureur, Maître Georges André Hoarau, l’avocat de Loïc évoque le "comportement simple et bête de (son) client". "Mon client a un vice : la vitesse. Il a reconnu les faits, je demande une sanction mesurée", poursuit-il. Un peu après 16h, le tribunal rend sa décision. Âgé aujourd’hui de 19 ans, Loïc est donc condamné à trois ans de prison ferme. 

Retrouvez ci-dessous notre direct sur le procès :