Après la présidente de Région il y a quelques jours, c'est au tour du président de la Chambre de commerce et d'industrie de La Réunion (CCIR) de se rendre au chevet des commerçants, sinistrés économiques après les fermetures de la route de Cilaos qui se sont enchaînées ces dernières semaines.
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Dans le cirque, ils sont nombreux à avoir subi non seulement le mauvais temps, mais aussi ses conséquences sur la RN5. Si l'axe est désormais entièrement rouvert, il a été interdit à la circulation des jours durant, en raison des intempéries génératrices d'éboulis à répétition.
Un tourisme au ralenti pendant plusieurs semaines
Conséquence : ces trois dernières semaines, les touristes se sont faits rares dans le cirque, contraignant ses quelque 220 commerces à tourner au ralenti.
"On n'avait plus de route donc plus personne ne montait à Cilaos : les commerçants, hôteliers, restaurateurs, gîteurs n'ont plus de clients. C'est difficile de payer leurs employés comme il se doit, il faut tenir pendant cette période".
Valérie Ethève, présidente de l'association des commerçants de Cilaos
"On est coincés et on sait qu'on ne peut rien y faire"
"On a souffert. Quand il y a des soucis sur la route on n'a plus rien pour nous. On tourne, on vire, on est coincés et on sait qu'on ne peut rien y faire", réagit Henriette, commerçante, qui se veut pourtant optimiste. "Mais Cilaos sera toujours une destination touristique", sourit-elle.
La CCIR sur place
A ce jour, selon Valérie Ethève, la présidente de l'association des commerçants de Cilaos, 195 d'entre eux ont déjà monté leur dossier de sinistre.
Elle demandait la visite des élus de la Chambre de commerce pour que la profession puisse être accompagnée en ces temps difficiles. Une réunion s'est tenue entre les élus et techniciens de la CCIR et une grande partie des commerçants en souffrance, ce lundi matin.
"Beaucoup de pertes"
Reine-May elle, constate l'enchaînement des difficultés, même si les touristes, ce lundi, semblaient faire leur retour dans le petit village. "On a été impactés en restauration, en boulangerie, même en alimentation on n'avait presque plus rien. Heureusement que les commerçants à cette période là font un peu plus de réserves. Mais on a eu beaucoup de pertes, avec en plus une coupure d'électricité pendant au moins deux jours", résume la commerçante.
Employés en chômage partiel
Rosine elle, tient un snack, et vient de rouvrir le week-end dernier. "Ca fait 20 jours qu'on ne bosse pas", soupire la commerçante. Pour faire face à cette baisse d'activité, elle a dû mettre ses 4 salariés au chômage partiel. "On n'a pas de sous qui rentrent, on est pris à la gorge", dit-elle en appelant de tous ses voeux le soutien de la CCIR.
Heureusement, l'affluence semble reprendre peu à peu. "On dirait que les clients prennent conscience que la route est rouverte, ça nous fait chaud au coeur qu'ils reviennent nous rendre visite", achève Rosine.
"Accompagner la volonté de rebondir"
Pour le président de la CCIR, Pierrick Robert, qui a rendu visite aux commerçants du cirque ce matin, il s'agit aujourd'hui d'"accompagner la volonté de rebondir par des dispositifs forts".
"Cilaos reste impactée et son économie mérite un regard particulier"
Pierrick Robert, président de la CCIR
"Il y a des dispositifs qui existent, différents fonds mis en place", rappelle le président de la CCIR. Les commerçants peuvent bénéficier d'un soutien en cas de perte d'exploitation, de dommages sur la marchandise ou l'activité des commerces, notamment. Ils peuvent également mobiliser différents fonds d'aide, tels que le fonds de secours pour l'Outre-mer s'ils ne sont pas assurés.
Une permanence de la CCIR à Cilaos
Pour que chacun puisse être aiguillé dans ses démarches, des techniciens de la CCIR tiendront une permanence au coeur du cirque afin d'aider les commerçants dans le montage des dossiers et de répondre à leurs interrogations.