Pour faire face à la progression fulgurante du Covid-19 dans l'île et à l'afflux des patients atteints du Covid-19 dans les hôpitaux, le Plan Blanc est déclenché, ce mercredi 19 janvier, à La Réunion.
Dans un communiqué commun, les établissements publics du Département ont annoncé qu'ils mettaient en place ce dispositif d'urgence. Cinq questions pour comprendre ce déclenchement du Plan Blanc dans les hôpitaux de La Réunion.
Pourquoi déclencher le Plan Blanc ?
Parce que la flambée épidémique est sévère dans l'île. Le Covid-19 se propage très rapidement ces derniers jours. Au 17 janvier, le taux d’incidence atteint 4 254 cas pour 100 000 habitants. Du 8 au 14 janvier, 27 décès et 31 401 nouveaux cas de Covid-19, ont été enregistrés.
Le taux d'occupation des lits de réanimation est de 88,6%. Sur les 105 lits de réanimation installés à La Réunion, 60 sont occupés par des patients Covid, et 33 par des patients présentant d’autres pathologies. Selon les autorités, le variant Omicron représente actuellement 70% des cas et le variant Delta 30%. Encore bien présent dans l'île, le Delta est à l'origine des admissions à l'hôpital, selon les autorités.
Avec le Plan Blanc, l'objectif est que l'hôpital public de La Réunion tienne le coup pour passer cette vague épidémique et ce pic d'hospitalisations de patients Covid.
Comment est déclenché le Plan Blanc ?
Il est déclenché par les directions des hôpitaux publics qui en ont informé le préfet. La demande aurait aussi pu émaner de ce dernier. Ce mercredi, le déclenchement du Plan Blanc s'est fait en concertation avec l'Agence Régionale de Santé de La Réunion.
Les plans blancs des différents établissements de santé publics sont intégrés dans un plan blanc élargi qui définit le rôle de chacun face à la situation sanitaire exceptionnelle.
Que prévoit le Plan Blanc ?
Inscrit dans la loi depuis 2004, c'est un dispositif d'urgence pour faire face à une situation sanitaire exceptionnelle, comme celle du Covid-19.
Il permet une mobilisation exceptionnelle de personnels et de moyens matériels. Il prévoit la mobilisation de personnels supplémentaires, et la réquisition de personnels médicaux et hospitaliers.
Le Plan Blanc permet d'organiser l'accueil et la prise en charge d'un afflux massif de patients. Un des objectifs est de répartir au mieux les patients dans les lits disponibles, les transports ambulanciers et les hôpitaux publics de l'île.
Pour cela, une cellule de crise est mise en place par les chefs d'établissement pour gérer le rappel de personnels, le transfert des patients ou encore les déprogrammations "d'activités non-urgentes".
Regardez les précisions de Réunion La 1ère :
Quelles sont les conséquences d'un Plan Blanc ?
Des hospitalisations non-urgentes pourront être déprogrammées. Il s'agit de "chirurgie fonctionnelle" ou d'"explorations fonctionnelles", telles que les fibroscopies.
En revanche, des activités ne peuvent être déprogrammées quand elles concernent des pathologies qui peuvent évoluer dans l'immédiat, ou des urgences (cardiologie, dialyse, cancérologie obstétrique…).
A quand remonte le dernier Plan Blanc ?
Face à la crise sanitaire, le Plan Blanc a déjà été activé ou réactivé dans plusieurs régions de l'Hexagone. Dans le passé, il a déjà été déclenché lors d'épidémies de grippe, lors de la canicule en 2003 ou encore lors d'attentats.
A La Réunion, le Plan Blanc a été déclenché pour la dernière fois en 2018 lors du mouvement des Gilets Jaunes. Après onze jours consécutifs de barrages sur les routes, les directeurs d'hôpitaux avaient déclenché le Plan Blanc pour permettre "d'organiser la continuité des soins pour répondre aux situations d’urgence".
Combien de temps peut durer le Plan Blanc ?
Sa durée va dépendre de l'évolution de la situation sanitaire. La levée du Plan Blanc est prononcée par le Directeur de l'hôpital public quand la situation est stabilisée.