Cinquième cas de chikungunya à La Réunion : le virus "circule à bas bruit"

Un cinquième cas de chikungunya a été annoncé à La Réunion, jeudi 12 septembre.
Un cinquième cas de chikungunya a été annoncé à La Réunion, jeudi 12 septembre. Après Saint-Gilles, le virus a cette fois été identifié à Saint-Louis. L’Agence Régionale de Santé reconnaît que le chikungunya "circule à bas bruit" à La Réunion.

Le virus du chikungunya "circule à bas bruit" à La Réunion. Jeudi 12 septembre dans la soirée, l’Agence Régionale de Santé a annoncé un cinquième cas de chikungunya identifié dans l’île, et cette fois à Saint-Louis.

Un cinquième cas à Saint-Louis

Ce cinquième cas est une personne qui n’a pas voyagé et qui n’a aucun lien avec les quatre cas précédents localisés à Saint-Gilles.

Le professeur Xavier Deparis, directeur de la veille et de la sécurité sanitaire à l’ARS, reconnaît que "le virus circule à bas bruit". Il assure que "tout a été mis en œuvre pour empêcher la propagation du virus venu d’Afrique de l’Est". Pour autant, le risque d’une épidémie ne peut plus être écarté.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Un cinquième cas de chikungunya détecté à Saint-Louis. L'inquiétude des habitants du quartier

Les premiers cas à Saint-Gilles

Fièvre, douleurs : les malades présentent des symptômes similaires à ceux de la dengue. Le 23 août dernier, un premier cas de chikungunya était identifié par l'ARS, une première depuis dix ans. Le 29 août, deux cas supplémentaires étaient révélés, toujours à Saint-Gilles les Bains. Les personnes contaminées n’avaient pas voyagé en dehors de La Réunion.

L’Agence Régionale de Santé assurait alors avoir contenu l’épidémie au seul secteur Ouest de l’île. Selon elle, le foyer était circonscrit et la lutte antivectorielle avait rapidement été mise en place. Un quatrième cas en lien avec les trois précédents a ensuite été annoncé le 5 septembre.

L’épidémie de 2005

Avec ce cinquième cas identifié à Saint-Louis, les Réunionnais craignent un retour de l’épidémie de chikungunya qu’ils ont déjà vécu de 2005 à 2007.  A l’époque, le virus a touché sévèrement l’île, en causant plus de 200 décès et des formes chroniques invalidantes. L’OMS avait alors qualifié le chikungunya de virus potentiellement dangereux pour la santé.

Une fin d’hiver défavorable aux moustiques

A ce jour, l’ARS réitère toutes les consignes de sécurité pour éviter la prolifération des moustiques tigres. Elle appelle à la vigilance et rappelle que la fin de l’hiver austral et le vent ne sont pas un climat favorable à la prolifération des moustiques vecteurs du virus.

Des nouvelles du vaccin ?

Suite à l’épidémie de 2005 à La Réunion, les firmes pharmaceutiques avaient investi dans la recherche d’un vaccin. Ce vaccin vient d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché par les autorités américaines et européennes.

"Il doit encore passer au ministère de la Santé pour obtenir son autorisation d’emploi en France et dans les territoires d’Outre-mer", explique le professeur Xavier Deparis, directeur de la veille et de la sécurité sanitaire à l’ARS.

Quand ce vaccin sera-t-il disponible ? Aucune date précise n’est avancée, mais "c’est une affaire de mois", indiquait Xavier Deparis début septembre. Il ajoutait alors que "si une épidémie venait à se déclarer à La Réunion, une réponse rapide serait espérée". Chaque pays doit encore définir sa politique d’utilisation du vaccin en fonction des études cliniques qui ont été effectuées chez les adultes.