C'est en septembre que plusieurs chefs d'entreprise de La Réunion s'envoleront vers Tamatave à Madagascar, dans le cadre du tout premier voyage d'affaires organisé dans cette ville par le Club Export. Car celle qui est la deuxième ville économique de la Grande Ile offre potentiellement son lot d'opportunités pour les entrepreneurs réunionnais.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Une matinée d'informations
Afin de repérer les besoins et rencontrer les institutions publiques et privées de la province, le Club Export avait déjà effectué une première mission à Tamatave l'an dernier. Les chefs d'entreprise réunionnais intéressés étaient donc invités ce mardi à une matinée d'informations sur les potentielles opportunités d'affaires dans la région.
Des besoins énormes à 2h d'avion
L'objectif premier de cette mission est de renforcer les liens économiques entre La Réunion et Madagascar. Selon François Mandroux, administrateur du Club Export, notre île doit pouvoir faire profiter de son "savoir-faire de niveau européen" à Madagascar, qui n'est qu'à 2h d'avion d'ici. "Une grande proximité et une grande disponibilité" qui éviteraient aux Malgaches d'avoir à chercher plus loin, en Afrique du Sud ou en Europe, les savoir-faire dans de multiples domaines. Lesquels ? "La sécurité informatique, l'ingénierie, la recherche, les bâtiments, la construction en milieu tropical, la maintenance...", cite François Mandroux.
Une ville en plein essor
Parmi les autres besoins dans cette ville en plein essor économique, des projets d'aménagement urbains et touristiques dont la réfection du front de mer de Tamatave, le développement de l'agro-alimentaire, l'industrie, ou encore les services aux entreprises, de la formation à la certification en passant par le cadre juridique.
Ambatovy, "énorme entreprise"
En outre c'est aussi à Tamatave qu'est implantée la compagnie minière japonaise d'extraction et de transformation de nickel et de cobalt Ambatovy.
"Madagascar a des besoins énormes : on a ciblé Tamatave mais aussi Ambatovy, le principal investissement minier de la région. C'est une énorme entreprise de plus de 8 milliards de dollars d'investissement, qui a des besoins énormes en matière de savoir-faire. La Réunion a des atouts pour exporter son savoir-faire vers ce tissu industriel et cette grande entreprise".
François Mandroux, administrateur du Club Export
Le traitement des déchets, un secteur à développer
Un autre domaine où les compétences réunionnaises pourraient être utiles est le traitement des déchets. Patrick Verny, gérant d'une entreprise de traitement des déchets et d'économie circulaire, constate en effet que "Tamatave est un port avec ses déchets de bois, d'emballages plastiques, ses déchets de production de l'industrie agro-alimentaire, qui ne sont pas du tout exploités aujourd'hui".
Or, il y aurait moyen, dit-il, de "créer des co-produits à partir de ces déchets, des matériels nouveaux, de l'engrais à partir des bio-déchets", plutôt que ces rebuts restent en l'état.
"Le Club Export c'est une bonne porte d'entrée pour apporter nos connaissances et notre expertise dans le domaine du traitement des déchets à Tamatave"
Patrick Verny, gérant d'une entreprise de traitement des déchets
Des opportunités dans le secteur du tourisme
Alors que le gouvernement malgache souhaite développer son tourisme, Anthony Martin, gérant d'un groupe de locations saisonnières, voit dans ce contexte une opportunité de développement pour ses affaires. Cette mission du Club Export lui permettrait de "découvrir le tissu local", de "transmettre les savoir-faire" et "former les populations locales" via la branche formation en gestion de locations saisonnières que son groupe propose aussi.
"Il y a besoin de qualifications et de partenariats"
Après avoir été le mois dernier sur le secteur de Nosy Be, toujours avec le Club Export, Anthony Martin veut voir encore plus loin.
"Cette nouvelle mission à Tamatave nous permet d'explorer une nouvelle partie de l'île pour espérer s'implanter sur place pour faire de la gestion de locations saisonnières", remarque-t-il. "Les Malgaches sont ouverts à ce que La Réunion vienne travailler avec eux pour développer le tourisme parce qu'il y a besoin de qualifications et de partenariats", fait-il valoir.
Une bonne vingtaine d'entreprises réunionnaises sur la Grande Ile
Ceux qui prendront le départ pour Tamatave du 27 septembre au 3 octobre pourront peut-être découvrir une nouvelle région où installer leur entreprise dans le futur. Aujourd'hui, selon le Club Export, une "bonne vingtaine d'entreprises réunionnaises" sont déjà implantées aujourd'hui sur la Grande Ile.