Comores : Fatima Mze Saïd remise en liberté

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La militante associative et opposante politique au gouvernement des Comores (vivant à La Réunion) Fatima Mzé Saïd, a été remise en liberté dans la matinée du lundi 12 août 2024. Elle avait été interpellée, le 23 juillet dernier, puis placée en garde à vue pendant une semaine, avant d'être inculpée pour diffamation. Depuis le 29 juillet, elle était incarcérée à la prison de Moroni.

C'est un soulagement pour ses proches vivants à La Réunion et aux Comores, dans la matinée du lundi 12 août 2024, Fatima Mzé Saïd a quitté la prison de Moroni. La remise en liberté de la militante de Dawla ya haki fait-elle suite à la demande de liberté de son avocat ou à l'abandon des poursuites judiciaires. 

Me Djamal El-dine Bacar s'est montré particulièrement prudent, mais a fait part de sa satisfaction à La Gazette des Comores, de la remise en liberté de sa cliente : "C'est une grande satisfaction pour moi et pour sa famille. C'est une travailleuse sociale, engagée dans les œuvres caritatives". Installée à La Réunion, Fatima Mzé Saïd travaille avec de nombreuses associations, localement, pour offrir un accueil aux enfants de l'archipel qui souffrent de cancer et sont soignés à La Réunion.

Cette libération de Fatima Mzé Saïd va également ravir, localement, ses nombreux soutiens. Des regroupements ont été organisés à La Réunion et en métropole pour condamner cette arrestation et demander sa libération. Pour mémoire, la "prévenue" était aux Comores pour assister au mariage d'un memebre de sa famille qui vit le sur l'île de la Grande Comore.

Une semaine en garde à vue

La procédure judiciaire aux Comores s'inspire, pour l'essentiel, du code pénal français. En retenant en garde à vue, la suspecte pendant une semaine, la justice comorienne a amplement dépassé les limites du droit sur le plan international (arrêtée le 23 juillet, présentée au juge d'instruction le 29 juillet 2024). La prévenue a été inculpée pour diffusion, divulgation de fausses nouvelles, atteinte à l'image d'une personnalité, discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, injure et diffamation.

Un inventaire à la Prévert largement dénoncé par les associations des droits de l'Homme et les associations comoriennes installées à l'étranger. 

Des militantes féministes ont d'ailleurs relevé que des opposants politiques ayant tenu des propos souvent plus outranciers à l'encontre des politiques en exercice aux Comores n'ont jamais subi le traitement de Fatima Mzé Saïd.

Reste à sa voir, si elle peut quitter les Comores et quand ?