Dans l’indifférence et un silence absolu, Ahmad-Abdallah Sambi, ancien président des Comores, vit depuis 2018, en surveillance surveillée. Cinq longues années, d’une détention provisoire qui ne porte pas son nom.
Le 20 août dernier, Tislam Sambi, sa fille, tentait d’alerter l’opinion publique sur le sort réservé à son père, mais ses démarches sont restées vaines.
En 2020, RFI s’était interrogé sur la durée de cette détention et l’audiencement du procès. L’ancien président est suspecté de "corruption, détournement de deniers publics, complicité de faux et usage de faux, dans une affaire de vente de passeports à des apatrides", mais pour l’heure, il n'a pas été jugé et donc, il ne peut pas être reconnu coupable et être incarcéré.
Une détention provisoire de 5 ans
Le code de procédure pénale des Comores précise que la détention provisoire d’un citoyen ne peut pas excéder 8 mois. Certes, Ahmad-Abdallah Sambi est en résidence surveillée, mais le fait de ne pas être incarcéré dans une geôle de la maison d’arrêt de Moroni, ne change rien à son statut. Il n’est pas libre !
Aujourd’hui, cinq après son inculpation, il est question d’un procès avant la fin de l’année 2022. Si la justice comorienne s’appuie sur le droit français, cette mesure coercitive est limitée dans le temps. Lorsque cette durée est dépassée, le suspect doit être libéré.
L’ACI Human Rights et la douzaine d’ONG mobilisés n’ont pas de position sur les faits, mais dénoncent simplement la situation, écrit Midi-Madagascar : "L’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi qui fait l’objet d’une détention arbitraire depuis le 19 mai 2018."