Comores : le ministre de l'intérieur hors la loi, "pour la sécurité"

Le ministre de l'intérieur des Comores vient de faire installer des caméras de surveillance et des feux tricolores dans les rues de Moroni pour améliorer la sécurité dans la capitale. Une initiative personnelle, sans passer par les élus de la ville ou l'assemblée nationale !
Le fil est fin entre la vie démocratique et l'instauration d'une dictature ! Les Comoriens s'inquiètent de plus en plus des dérives du pouvoir. Après le président Azali, qui n'a pas hésité à faire modifier la constitution pour essayer conserver la tête de l'Etat, c'est au tour du ministre de l'Intérieur qui prend des décisions inquiétantes. 
Mohamed Douadou vient de faire installer des caméras de surveillance dans les rues de Moroni. Une démarche qu'il a initiée seul, sans consulter le Conseil municipal de la capital et encore moins le parlement. Quid des libertés individuelles ? Combien de temps sont conservées les images ? Par qui ? Qu'elles sont les personnes qui peuvent les visionner ? 
Des questions essentielles qui doivent être débattues au sein de l'Assemblée nationale comme le rappelle Faïza Soulé Youssouf sur lagazettedescomores.com.

L'Assemblée nationale grogne !

Manifestement très inspiré le garant de la législation, de la sécurité et des libertés des Comoriens, a pris l'initiative de planter des feux tricolores à Moroni. Si la démarche peut s'expliquer ou se justifier, il semble étonnant que le Conseil municipal n'ait pas eu son mot à dire. Là encore, les feux rouges n'existant pas, le code de la route des Comores ne prévoit pas de sanction pour cette infraction inconnue. Logique ! 
Le ministre a par ailleurs décidé, sans la moindre modification de la législation, que le téléphone portable était désormais interdit au volant et que les films noirs sur les vitres des voitures sont prohibés. Deux mesures qui sont appliquées dans de nombreux pays, mais qui doivent être validées par les députés. Les initiative de Mohamed Douadou commencent à soulever l'indignation au sein de l'Assemblée nationale. De nombreux députés viennent de rappeler au gouvernement qu'ils étaient là pour voter TOUTES les lois de la république.