Comores : un homme de 24 ans interpellé par les gendarmes, décède en garde à vue

Une marche a été organisée à Vouvouni, jeudi, en mémoire d'Aymane Nourdine. L'homme, âgé de 24 ans et père de deux enfants, avait été placé en garde à vue par les gendarmes
La presse comorienne dans son intégralité se fait l’écho de la colère populaire après la mort d’Aymane Nourdine. Cet homme de 24 ans, père de deux enfants, est décédé quelques heures après son interpellation. Son corps sans vie a été restitué à sa famille par les militaires qui l’avait placé en garde à vue. Une marche avait lieu, hier, en mémoire du défunt.

Une foule importante s’est réunie, ce jeudi 2 mars 2023 à Vouvouni, pour réclamer justice pour Aymane Nourdine, écrit Alwatwan. Le père de famille est décédé, dimanche 26 février 2023, dans les locaux de la gendarmerie dans des circonstances inexpliquées. Un représentant des autorités évoque un malaise, mais cette version n’explique pas pourquoi le corps du défunt portait de nombreuses ecchymoses.

Les manifestants étaient recouverts de sacs plastiques pour dénoncer le manque de considération pour la victime. Les autorités ont restitué la dépouille de ce père de deux enfants dans des sacs-poubelles, nous apprend La Gazette des Comores.

Comores Info souligne que le corps sans vie avait été jeté à l’arrière d’un pick-up militaire…

La démocratie comorienne pointée du doigt


Lors de l’élection à la présidence de l’Union africaine d’Azali Assoumani, de nombreux opposants avaient dénoncé des défaillances démocratiques de la part de l’exécutif.

Deux jours plus tôt, le 24 févier, les gendarmes comoriens se seraient livrés à des violences sur Soidiri Saïd, rédacteur-reporteur de la télévision publique. Selon eux, le journaliste filmait une scène compromettante. 

La tragédie de dimanche et les violences contre un journaliste illustrent les doutes évoqués par les journaux du continent qui s’interrogeaient sur le respect des droits de l’homme et de la liberté de la presse aux Comores.

Dans ces deux affaires, des plaintes vont être déposées. Seront-elles librement étudiées par la justice ? Le Syndicat National des Journalistes aux Comores vient d’apporter son soutien à Soidiri Saïd et au citoyen Nadjim Abdou également victime de violences de la part des gendarmes, nous apprend Harabiza Comores. Le SNJC écrit : "Nous nous réservons le droit de donner suite à cette affaire".