Au 12ème jour de grève nationale, les rangs des cortèges étaient relativement clairsemés, la contrainte financière se faisant de plus en plus sentir sur les budgets des grévistes.
Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
Malgré tout, l'intersyndicale a encore rassemblé plusieurs centaines de personnes à Saint-Pierre et à Saint-Denis. Selon le comptage de la préfecture de La Réunion, 790 personnes étaient présentes dans les manifestations sur le département.
Au niveau de l'académie de La Réunion, la mobilisation est encore en baisse cette semaine : seulement 5,5% de grévistes (contre 7% le 6 avril). C'est dans les collèges que le rectorat a observé le plus de personnel gréviste, soit 8,4%. Ils étaient 5,2% de grévistes dans les lycées, et 3,6% dans le 1er degré. Des pourcentages tous en baisse par rapport à la 11ème journée de mobilisation.
À Saint-Denis
Le défilé de l'intersyndicale a démarré du Petit Marché vers 10h. Quelques centaines de personnes y participent. Le cortège rejoindra à la mi-journée la préfecture. Contrairement à la dernière mobilisation en date, aucune opération-escargot n'est constatée vers le chef-lieu.
" Il faut reconnaître que na poin beaucoup de moun aujourd'hui. (...) Les salariés restent des salariés, dans les entreprises. Même avec la bonne volonté, c'est le côté financier qui prime, mi compren a zot. Mem si nou lé 50, nou lé su le terrain. L'intersyndicale lé toujours présent. Il faut pas larguer parce que tant que la porte lé entre-baillé nou peu passé" Joël Dalleau, secrétaire général de la CFDT Réunion.
"L'important c'est qu'on soit présent"
" L'important c'est qu'on soit présent et qu'on ne lâche rien. Les choses ne sont pas terminées, il va y avoir la décision du Conseil constitutionnel. Et nous on n'arrêtera pas tant qu'il n'y aura pas de retrait de la réforme", dit quant à lui Eric Marguerite, secrétaire général FO Réunion.
Pour Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU, " il y a surtout le référendum, espérons que le Conseil constitutionnel en validera la tenue, parce que ce sera l'occasion enfin que le peuple s'exprime par des moyens républicains et qu'on ne puisse plus nous objecter notre illégitimité supposée".
Loïc Désirée, de la Fédération postale et télécommunications de la CGTR, " on va aller jusqu'au bout on lâchera pas, le rapport de force est dans la rue".
" J'espère qu'ils retoquent la loi au moins en partie, pour qu'elle reparte depuis le début et qu'elle soit abrogée", explique Marie-Laure Fontaine qui, depuis le début de la mobilisation, a participé à toutes les journées de grève. Ce jeudi, elle était dans les rangs du cortège dionysien.
" C'est coûteux, un jour de salaire à chaque fois. C'est à peu près 100 euros chaque journée, et là ça fait 12, calculez. C'est un combat qui me tient à coeur et il faut faire des choix", explique-t-elle.
Son portrait ci-dessous :
À Saint-Pierre
Ce jeudi matin, une nouvelle fois, la mise en place des différents syndicats a été bien matinale : dès 6h, les militants de FO se sont installés vers le rond-point Lorion à l'entrée du boulevard Bank, rejoints par ceux de la CGTR puis de la CFTC.
C'est là encore cette semaine que l'intersyndicale s'est donnée rendez-vous, pour prendre la direction de la sous-préfecture.
Si la circulation est restée fluide les deux premières heures, peu avant 8h, les manifestants ont mis en place un barrage filtrant, à la sortie et à l'entrée du boulevard Bank. Des ralentissements sont donc observés dans le secteur.
Vers 10h15, le cortège s'est mis en mouvement, et comptait dans ses rangs environ 500 personnes.
Le jeudi 6 avril, onzième jour de mobilisation, la participation observée était clairement en baisse : sur toute l'île, selon les chiffres de la préfecture, seulement 1 300 personnes étaient descendues dans la rue.
La décision du Conseil constitutionnel attendue le 14 avril
Pour rappel, c'est le vendredi 14 avril que le Conseil constitutionnel se prononcera après avoir reçu quatre recours - de la Première ministre Elisabeth Borne, de la NUPES, du RN, et des sénateurs de gauche - concernant le texte de la réforme des retraites. Les Sages doivent dire si la loi est conforme à la Constitution avant sa promulgation.
Le Conseil peut soit valider le texte en le déclarant totalement conforme à la Constitution, soit en invalider plusieurs parties en censurant des dispositions, soit l'invalider totalement.
Les syndicats ainsi que plusieurs élus avaient indiqué vouloir maintenir la pression jusqu'à cette fameuse décision, d'où cette douzième journée de mobilisation à sa veille.