COP26 : sécheresse et pollution à Madagascar

Pour observer la crise environnementale, il suffit de regarder à Madagascar. Les immigrés climatiques, poussés par la faim, affluent du Sud vers le Nord. Tananarive, la capitale, installée sur les hauts plateaux vit dans le brouillard de la pollution venant d'Afrique et de sa proche banlieue.

La COP26 s'achèvera vendredi à Glasgow. Au terme de ces deux semaines de discussions, le bilan est insuffisant selon les Organisations non-gouvernementales qui luttent pour la protection de l'environnement. À contrario, il est encourageant, pour les chefs des états les plus industrialisés. Quelle est la réalité ? La réponse sera fournie par la planète dans les décennies à venir. 

En attendant cette réponse mondiale, Madagascar souffre déjà du changement climatique. Le kéré (famine) qui frappe le Sud provoque une immigration de la population du Sud vers le Nord. Les familles meurent de faim et de soif. "Selon les projections du Joint Research Center, affilié à l’Union européenne, le district d’Ampanihy entrera dans une phase critique à partir du mois de janvier", écrit Midi-Madagascar. 1 313 336 Malgaches sont touchés par la crise alimentaire qui a commencé en 2017. Les aides de la Banque alimentaire ne permettent pas de répondre aux attentes de l'ensemble des victimes. De nombreux habitants du district d'Ampanihy remontent vers le Nord pour essayer de survivre.

Augmentation de la pollution et de la chaleur à Tana

 

Les hauts plateaux de la Grande île commencent également à subir les affres de la pollution et du changement climatique. Les deux s'accentuent chaque jour. Le déplacement de la population, du Sud vers le Nord, est à l'origine de l'explosion de brûlis de terres, sur lesquelles ces familles s'installent. Elles brûlent la savane pour cultiver et les arbres pour faire du charbon. 

Ces derniers jours, Antananarivo vit dans un brouillard constant. La pollution poussée par le vent d'Ouest s'est installée sur les sommets. Les services de l'étude de l'air ont relevé 100µg/m3 de particules fines, alors que la limite est fixée à 75µg/m3. Selon Madagascar-Tribune : "Cette pollution est due aux feux de forêts et de brousses proches de la capitale". Une partie de ce brouillard vient, aussi, du continent africain. Par ailleurs, les services météorologiques notent une agmentation sensible de la température. Cette variation est liée à la population, mais aussi au changement climatique qui remonte du Sud.