Coronavirus : des "petits patrons" dénoncent des mesures économiques inadaptées

Des patrons démunis, des salariés sans salaire, le scénario est malheureusement bien réel. Face à la crise de nombreux petits patrons se retrouvent en difficulté, sans entrée d’argent. Les dispositifs d’aide ne sont pas toujours adaptés, ils tiennent donc à alerter.
Artisans, commerçants, auto-entrepreneurs se sont réunis au sein d’un collectif, quelque soit le domaine d’activité, font l’amer constat que les mesures économiques exceptionnelles annoncées ne sont pas adaptées.

 

Des mesures exceptionnelles inadaptées ?


Ces mesures, mises en place pour garantir la sauvegarde de l’activité économique et par conséquent des emplois, sont selon le collectif soit :
  • Des dispositifs inadaptés
  • Soumises à une lenteur administrative dans le traitement des dossiers
  • Établies selon des critères qui ne donnent pas la même chance à tous
  • L’objet de refus, des services peu opérationnels malgré leurs efforts
Nombreux sont les "petits patrons" à craindre la catastrophe. Dimanche 5 avril, le collectif les a donc appelé à se faire connaître pour une meilleure prise en compte des difficultés qu’ils rencontrent.
 
 

Des entreprises déjà en difficulté


Les membres du collectif donnent déjà quelques cas de figures concret, rencontrés depuis l’annonce des mesures économiques. Ils rappellent aussi que les entreprises réunionnaises se remettent à peine de 3 semaines d’arrêt dues à la crise des Gilets Jaunes, certaines sont encore en difficulté.  

Sans entrée d’argent sur plusieurs mois, le report de paiement des cotisations ne ferait que " reporter le problème à plus tard ". Peu de propriétaires sont signataires de convention avec l’Etat à La Réunion, ainsi les loyers non dûs ne seront pas une réalité pour tous les locataires.

Etre à jour de 100% de ses cotisations sociales et fiscales pour bénéficier du Fonds de Solidarité est aussi une condition que beaucoup de patrons ne pourront pas remplir. S’ajoutent la crainte que les banques ne jouent pas le jeu du prêt bancaire garanti par l’Etat, ou la durée d’attente pour obtenir des réponses aux demandes de trésoreries.

Enfin, pour avoir recours au chômage partiel, il faut avoir de la trésorerie. Certaines conditions, telles que le paiement des heures supplémentaires avant d’avoir recours au chômage partiel, quand bien même ces heures étaient provisionnées pour une autre période de l’année, compliquent déjà la reprise d’activité et sa pérennité.

Sans aide rapide, le collectif estime que des centaines de salariés ne seront pas payés faute d’entrées d’argent au mois de mars.

 

Mesures mises en place pour les entreprises


L’Etat, d’abord, a mis en place des mesures économiques exceptionnelles. Une panoplie rendue possible par les ordonnances adoptées en Conseil des ministres le 25 mars dernier dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.
 
La Région, dans un " contexte budgétaire restreint " et un " engagement de la Collectivité à maîtriser ses dépenses ", s’engage en complément des mesures déployées par l’Etat, en s’appuyant sur les fonds européens notamment.

Un soutien sera ainsi apporté aux TPE – PME réunionaises en matière de trésorerie, a indiqué le président du Conseil régional, Didier Robert. 50 millions d’euros y seront consacrés. Les aides de la collectivité régionale sont accessibles aux entreprises de 10 salariés au chiffre d’affaire de moins d’1 million d’euros et aux indépendants, sans salariés du coup. Un Fonds de Rebond est également mis en place pour préparer l’après crise sanitaire informe le président de la Région Réunion.

Il s’agira d’abord d’absorber en partie la perte de chiffre d’affaire observée pendant la période de confinement. Cette trésorerie pourra prendre la forme de subventions et/ou d’instruments financiers. Les deux sont cumulables entre elles et avec les aides de l’Etat.

Sept outils d’aides régionales ont été validés en Assemblée plénière : un Fonds de Solidarité Nationale en cofinancement avec l’Etat, un Fonds de garantie Régionale, Un Fonds de Rebond, Un Fonds de Solidarité Régionale co-financé avec le FEDER, le "Chèque numérique", l’aide à la presse quotidienne régionale et l’aide à la presse numérique.


De son côté, la CCIR a mis en place une hotline pour renseigner et accompagner les entreprises dans leurs démarches.