Coronavirus : les acteurs du tourisme inquiets travaillent à la survie de leur activité

Les cafés, bars et restaurants de La Réunion préparent la réouverture.
La Réunion classée en "zone d’alerte", le virus y circule encore activement et cela impacte l’économie de l’île. De nombreux secteurs sont touchés, parmi lesquels le tourisme. Les professionnels du secteur étaient reçus ce vendredi en préfecture.
65% de fréquentation en mois que l’année précédente pour le mois juillet à l’aéroport Roland Garros. Le tourisme paye un lourd tribut à la crise Covid. Pas de touristes, pas de revenus. Des mesures économiques exceptionnelles ont été mises en place par l’Etat.

La Région Réunion a aussi déployé des dispositifs, comme le chèque "Mon île 974" pour soutenir l’activité locale. Le chéquier, d’une valeur de 300 euros, peut être utilisé auprès de prestataires agréés pour inciter les Réunionnais à fréquenter davantage les restaurants et hôtels de l’île.

Malgré tout, les acteurs du secteur le disent, la baisse du chiffre d’affaires s’élèvera à près de 50% pour l’année 2020.

 

Le secteur est très inquiet pour l’avenir


Ce vendredi 2 octobre, les acteurs du tourisme ont participé à une réunion en préfecture avec le représentant de l’Etat, Jacques Billant, comme tous les mois. Au sortir de la réunion, l’inquiétude pour l’avenir est palpable. Les professionnels du secteur n’ont aucune visibilité sur la suite de cette crise sanitaire.
 

" C’est une réunion du comité tourisme, mis en place depuis quelques mois, où nous travaillons sur la période actuelle qui est une période de survie pour les entreprises de La Réunion, et où nous envisageons également l’avenir. Mais l’avenir est complètement incertain. "

Patrick Serveaux, président de l’UMIH


Difficile pour le moment d’investir dans des activités. Hôtellerie, restauration, location de voiture ou encore agences de voyage sont concernés. Pour eux, le constat est amer, des CDD n’ont pu être renouvelés, des emplois de saisonniers ont également disparu. Les entreprises font le maximum d’efforts pour qu’il n’y ait pas de disparition d’emplois dans les mois qui viennent, assure Patrick Serveaux.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :
 
Tourisme en crise : tous les secteurs sont touchés

 

Maintien des aides jusqu’au 31 décembre


Le préfet de La Réunion n’a pu confirmer à ces professionnels que maintien des mesures économiques exceptionnelles jusqu’au 31 décembre, à savoir l’aide au chômage partiel, l’exonération de charges sociale ou encore le soutien aux pertes d’exploitation.
 
L’Etat veut ainsi soutenir ces acteurs de l’économie dans la durée. Jacques Billant les a aussi assurés du relais de leurs difficultés auprès du gouvernement, lors de la réunion interministérielle sur le tourisme, le 12 octobre prochain.

 

Mettre en place des mesures pour une reprise


Malgré l’incertitude, les acteurs du tourisme de La Réunion travaillent à mettre en place des mesures avec l’Etat, la Région et le Département pour passer cette période difficile et préparer une reprise d’activité. Un travail d’envergure car il faut trouver les moyens adéquates, type d’acteurs par type d’acteurs, explique Patrick Serveaux.
 

" On s’inscrit clairement dans une crise qui va durer. Les mesures jusqu’au 31 décembre, c’est parfait, mais il faut qu’on arrive à se projeter au-delà du 31 décembre pour d’une part sauver les entreprises et après effectuer le plan de relance tel qu’il était prévu. "

Catherine Frecaut, présidente du syndicat des agences du voyage


Une reprise dans 3 mois, 6 mois, un an ou même deux ans, impossible de le savoir pour le moment. Sur le secteur de l’aérien, le retour à la normale n’est pas attendu avant 2024 ou 2025. Les vols en provenance de l’extérieur reprennent doucement, avec l’île Maurice notamment. Pour attirer les touristes, l’IRT a financé une campagne de promotion avec l’humoriste réunionnais, Manu Payet.