Coronavirus : les commerces doivent réduire le nombre de clients

A la veille du début des soldes, les commerces doivent réduire leur capacité d’accueil. L’annonce a été faite hier par le préfet de La Réunion. Jacques Billant a décidé de durcir le ton après l’apparition des variants sud-africain et britannique.

A 2 jours du début des soldes, c’est l’effervescence dans les magasins de l’île. Certes, il faut mettre les produits en rayons et  les étiqueter, mais il y faut aussi modifier la jauge d’accueil des clients suite aux annonces du préfet de La Réunion la veille au soir.

Plus de m2 par client, donc moins de clients à la fois

Jacques Billant a en effet décidé d’abaisser cette jauge, augmentant le nombre de mètres carré par client, et cela en fonction de la surface du commerce. Autant dire que les calculettes sont de sortie ce jeudi.

Dans le tout petit commerces, ceux de moins de 8 m2, un seul client est autorisé à la fois. Dans les commerces dont la surface est comprise entre 8 et 400 m2, la jauge est fixée à 8m2 par client.

Enfin, pour les commerces de plus de 400 m2, il faudra accorder 10m2 à chaque client. Jusque-là, la jauge était fixée à 4m2 par client dans tous les commerces.

S’adapter à la nouvelle réglementation

Avec le début des soldes d’été à La Réunion ce samedi 6 février, les commerçants s’attendaient à une forte affluence, malgré le principe des jauges déjà appliqué. Avec la distanciation doublée, voire plus, la gestion du flux des clients se complique.

Les commerçants n’ont pas le choix, ils doivent se conformer à cette nouvelle règle. Déjà, certains modifient les affiches à l’entrée des magasins. Se pose aussi la question d’avoir recours à du personnel supplémentaire pour limiter le nombre de personnes à l’entrée des commerces. Mais voilà, ils craignent par exemple que les clients n’aient pas forcément la patience d’attendre leur tour pour entrer dans les magasins et s’en aillent " voir ailleurs ".

Un coup dur à l’avant-veille des soldes d’été

Pour Sandiren Permale, président de l’Union des commerçants de Saint-Denis, c’est un nouveau coup dur. Les commerçants attendent les soldes pour sortir " un peu la tête de l’eau ", dit-il. Certes le mois de décembre a été bon, mais janvier beaucoup moins.

Après une période difficile du fait des deux mois de fermeture durant le confinement en 2020 notamment, les commerces sont en train de reprendre mais l’économie ne va pas bien à La Réunion, estime Irchad Omarjee, le président de l’association des commerçants de Saint-Paul. Pour lui, la mesure tombe mal.

Reportage de Réunion la 1ère.

Les grandes surfaces ne sont pas épargnées

Cette mesure concerne bien sûr les grandes surfaces, les commerces de plus de 400 m2 devant respecter la jauge fixée à 10m2 par client. Ce week-end, des files d’attente pourraient bien se former devant les centres commerciaux ou les magasins qui s’y trouvent.

Début des soldes, versement des salaires ou encore Saint-Valentin en approche devraient en effet encourager l’affluence. Les grandes surfaces se préparent, car si la jauge est dépassée, les barrières mises en place pendant le confinement pourraient bien faire leur retour.

Les très grandes surfaces en sursis ?

Autre préoccupation pour les grandes surfaces, le taux d’incidence. En effet, s’il venait à dépasser le seuil d’alerte fixé à 50 cas pour 100 000 habitants sur une semaine, le préfet de La Réunion pourrait décider la fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m2. Seuls les commerces d’alimentation et les pharmacies resteraient ouverts.

Quant à savoir quels établissements seraient alors concernés, ce n’est pas encore très clair. De nombreuses réunions se sont tenues aujourd’hui au sein des groupes de grande distribution, notamment pour définir les critères de calcul des surfaces des centres commerciaux. Les réserves des magasins ou encore les commerces disposant d’une entrée indépendante doivent-ils être pris en compte ?

Les trois grands centres commerciaux de l’île, celui de Duparc à Sainte-Marie, celui de Sainte-Suzanne et celui du Port, pourraient être concernés. En revanche, l’enseigne Leclerc indique d’ores et déjà qu’aucun de ses centres commerciaux ne l’est.