Coronavirus : le seuil d’alerte est franchi, mais La Réunion n’est pas encore classée en zone rouge

Le seuil d’alerte a été franchi à La Réunion. Avec un taux d’incidence de 53,8 cas pour 100 000 habitants sur une semaine, le département reste cependant en vigilance modérée. Deux indicateurs n’atteignent pas encore les seuils critiques, La Réunion n’est pas dans le rouge.
Le nombre de nouveaux cas de Covid ne cesse de progresser ces dernières semaines. Pour preuve, le taux d’incidence, à savoir le nombre de cas confirmés pour 100 000 habitants sur une semaine, est passé de 5 au début du mois d’août à 53,8 ce dimanche, selon les données de Santé Publique France. Le seuil d’alerte est franchi. Idem pour le nombre de reproduction effectif, le fameux " R ".

 

Le seuil d’alerte est franchi


A 53,8, le seuil d’alerte est désormais franchi. En effet, ce seuil est fixé à 50 cas pour 100 000 habitants sur une semaine. Si vendredi dernier, lors du point fait par les autorités, les dernières données à jour indiquaient que le taux d’incidence se situait à 43,7 cas pour 100 000 habitants, ce n’est désormais plus le cas.
 
Taux d'incidence à La Réunion du 20-08-20 au 26-08-20
Autre seuil d’alerte franchi celui du nombre de reproduction effectif, ou " R ". Le " R " correspond au nombre moyen de personnes contaminées par chaque personne atteinte du Covid. Selon Santé Publique France, cet indicateur est également dans le rouge. Le seuil d’alerte, fixé à 1,5, a en effet été dépassé puisque, selon les dernières données, il atteignait 1,89 le mardi 25 août.
 
Le nombre croissant de nouveaux cas dans l’île aura changé la donne. Hier encore, 70 nouveaux cas étaient confirmés par les autorités, pour un total de 1 557 cas à La Réunion depuis le premier cas apparu le 11 mars.

 

Une circulation locale, 90% de cas autochtones


A la mi-juin, ce sont d’abord les cas importés qui ont augmenté, avec le renforcement des vols en provenance de métropole et de Mayotte, expliquent les autorités. Mais ces cas ont commencé à diminuer à partir de la mi-juillet et la mise en place de l’obligation de test préalable avant embarquement pour les vols à destination de La Réunion.

Depuis le 10 août, les cas autochtones sont les plus nombreux, soit 90% des nouveaux cas. La circulation du virus s’est donc renforcée parmi la population, y compris au-delà des clusters identifiés. 18 de ces foyers de contamination sont actuellement considérés comme actifs dans le département.

 

18 foyers de contamination actifs, un nombre probablement sous-estimé


Parmi les communes concernées par ces foyers, on trouve Saint-Denis avec 12 clusters dont 1 de plus de 50 cas, Sainte-Marie avec 2 clusters de 5 et 9 cas, Le Port avec 1 cluster de 4 cas, La Possession avec 1 cluster de 5 cas, Sainte-Anne avec 1 cluster relié à celui de la Plaine-des-Palmistes comptant au total 6 cas, Saint-André avec 1 cluster et Le Tampon avec 1 cluster de 6 cas.

90% des clusters identifiés sont liés à des événements festifs et familiaux. Selon Santé Publique France, il est probable que le nombre de clusters identifiés soit sous-estimé. Face à cette situation, le préfet de La Réunion a pris plusieurs mesures parmi lesquelles l’interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans les espaces publics jusqu’au 13 septembre, l’obligation du port du masque dans les espaces publics clos et dans certains lieux publics extérieurs, ou encore l’interdiction de la pratique des sports de contact et collectifs jusqu’au 13 septembre.

 

La Réunion ne passe pas dans le rouge


Si les seuils d’alerte du taux d’incidence et du nombre de reproduction " R " sont franchis, cela ne suffit pas à classer La Réunion en département  " rouge ". En effet, au total 4 indicateurs sont pris en compte pour cela. Les deux autres éléments à prendre en considération sont le taux de positivité des tests PCR et le taux d’occupation des lits en réanimation.

Pour le taux de positivité des tests PCR, les dernières données de Santé Publique France remontent au jeudi 26 août, il était alors de 2,9%, soit en dessous du seuil de vigilance établit à 5% et du seuil d’alerte à 10%.

Le taux d’occupation des lits en réanimation atteignait 15,4% le lundi 24 août, 8 personnes étaient alors prises en charge. Un taux en augmentation ce dimanche, puisque hier soir les autorités annonçaient que 15 patients se trouvaient en réanimation. Le seuil de vigilance ne serait là aussi pas franchi, car estimé à 40% d’occupation. Le seuil d’alerte se situe lui à 60%, mais il faut également prendre en considération l’occupation des lits en réanimation par d’autres patients que ceux atteints du Covid.

 

La Martinique et la Guadeloupe classées rouge


Les deux départements ultramarins ont récemment été classés rouge par les autorités sanitaires, pourtant leurs indicateurs ne sont pas toujours supérieurs à ceux de La Réunion. Difficile donc d’anticiper sur un possible classement de notre département dans les prochains jours.

Le taux d’incidence de la Guadeloupe est de 90,5 cas pour 100 000 habitants sur une semaine, soit encore éloignés des 53,8 cas pour 100 000 habitants sur une semaine de La Réunion. En revanche, celui de la Martinique se situe à 40,4 cas pour 100 000 habitants sur une semaine, il est ainsi inférieurs à celui de La Réunion.

Leur nombre de reproduction effectif, ou « R », est inférieur à celui de La Réunion, mais le taux d’occupation des lits en réanimation en Guadeloupe est plus élevé. Le taux de positivité aux tests PCR est élevé en Guadeloupe, soit 8,6%. En Martinique, il est de 3,8%, soit supérieur à La Réunion.
 
Le préfet de La Réunion, Jacques Billant, doit prendre la parole vendredi prochain. Une intervention particulièrement attendue.