Coronavirus : un brin de muguet en ce 1er mai?

Si la tradition veut que l'on offre un brin de muguet le 1er mai, aujourd'hui ce n'est pas chose aisée de le faire. Avec le confinement, la vente des petites clochettes blanches est réglementée. 
Le muguet symbolise l'arrivée du printemps. Si dans la tradition Celtique la fleur à clochette blanche avait le statut de porte-bonheur, la tradition d'offrir du muguet le 1er mai, elle, date du 16ème siècle, à la Renaissance. En effet, le 1er mai 1561, le roi Charles IX lança la tradition après avoir reçu, à cette date, un brin de la jolie fleur blanche en guise de porte-bonheur. Il officialisa ainsi les choses en décidant d'en offrir chaque année aux dames de la cour. 
 

Quant à la célébration de la fête du travail, elle intervient quelques siècles plus tard, dans le mouvement ouvrier du XIXe siècle dont le point de départ a été donné le samedi 1er mai 1886. Ce jour-là, à Chicago, un mouvement revendicatif pour la journée de 8 heures est lancé par les syndicats américains, alors en plein développement. Une grève, suivie par 400 000 salariés, paralysera ainsi de nombreuses usines. 

Trois ans plus tard, le congrès de la IIème Internationale socialiste, réuni à Paris pour le centenaire de la Révolution française, décidera de faire du 1er mai une “journée internationale des travailleurs” avec pour objectif, d’imposer la journée de huit heures en commémoration de la grève de 1886.
 

Un 1er mai 2020 en confinement


Cette année, la tradition est quelque peu bouleversée. Les brins de muguet ne peuvent être achetés que dans des commerces ou sur les marchés forains. La vente sur les étals en bord de route est interdite.
 
Malgré les restrictions, certains ont à coeur aujourd'hui d'offrir la fleur porte-bonheur à leurs proches. 

Les réactions recueillies par Michelle Bertil et Alix Catherine :
Le muguet du 1er mai, un moment important pour certains


La colère des fleuristes


Du côté des fleuristes, la vente des muguets cette année s'apparente à un crêve-coeur. Avec les mesures prises pour lutter contre le coronavirus, les achats des clochettes porte-bonheur se font au compte-goutte et les retraits en boutique uniquement sur commande. Certains clients, venus sans avoir passer une commande préalable, repartent déçus.
 

J'ai commandé juste 20% de ce que je vendais depuis plus de 20 ans- Evelyne Mardé, fleuriste


Les productions de muguet étant également en baisse, avec la crise épidémique en cours, la fleuriste n'a pu commander qu'une dizaine de cartons de 50 pots chacun pour aujourd'hui. N'ayant reçu l'autorisation de les vendre en drive il y a seulement deux jours, elle a été contrainte d'écouler son stock en passant par les réseaux sociaux. Evelyne Mardé crie sa colère et son désespoir. Pour assurer les salaires de ses trois employés, elle-même ne s'est pas versée de revenu en mars et en avril. Une situation qui devrait perdurer en mai. 

Le reportage de Michelle Bertil et Alix Catherine:
©reunion

Depuis le début du confinement, la filière horticole toute entière est en grande difficulté. Les pertes économiques s’annoncent exceptionnelles.
 
Afin de pallier les difficutés économiques liées à l'épidémie de coronavirus, une initiative a été lancée pour apporter une bouffé d’air aux horticulteurs et aux fleuristes. Un site internet a été créé pour leur permettre de vendre en ligne bouquets, compositions et plantes. 
 
Le prochain rendez-vous incontournable des horticulteurs et des fleuristes c'est la fête des Mères qui aura lieu, cette année, le dimanche 7 juin. La Réunion aura alors quittée le confinement depuis un mois.