Correctionnelle : le procès d'Ibrahim Patel renvoyé au 15 février 2019

Ibrahim Patel, président de la CCI Réunion, était convoqué devant le tribunal correctionnel de saint-Denis, ce vendredi 9 novembre 2018 pour escroquerie et abus de biens sociaux entre autres. L'affaire a été renvoyée au 15 février 2019 à 8 heures.
Ce dossier apparaît dans les médias en mai 2017. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie de La Réunion, est convoqué le vendredi 18 mai, précisément, par le juge des référés pour des retards de loyers concernant la location d'un commerce au centre-ville de Saint-Paul. Cet incident, banal, va lever le voile sur les libertés que s'autorise Ibrahim Patel avec la loi. Non seulement, le président de la CCI R, représentant de tous les commerçant réunionnais, sous-louait le local 1030 euros par mois, avait vendu le pas-de-porte 50 000 euros. 
Ce jour-là, le juge des référés avait suivi les demandes du plaignant et ordonné à Ibrahim Patel de payer les 23 156 euros de loyers en retard qu'il devait au propriétaire des lieux.
 

Une sous-location illégale selon l'accusation


Cette affaire ayant attiré l'attention du procureur de la République, sept mois plus tard, Ibrahim Patel était placé en garde à vue dans les locaux de la brigade des recherches de Saint-Paul. Si l'élu de la CCI R estimait qu'il était dans son droit, la justice n'avait pas la même lecture des faits. Louer un local, pour le sous-louer en augmentant le loyer et vendre un pas-de-porte d'un lieu qui ne vous appartient pas s'apparente au minimum à une escroquerie. 
Il est d'ailleurs poursuivi, ce vendredi, pour escroquerie, faux, usage de faux, falsification de chèques, blanchiment d'argent et abus de biens sociaux. 
 

Un premier rendez-vous avec la justice, mais pas le dernier 


Une étape judiciaire renvoyée au 15 février 2019 à 8 heures. Maître Avril, avocat d'Ibrahim Patel, a justifié sa demande en expliquant qu'il avait reçu le dossier trop tard pour l'étudier correctement et donc assurer la défense de son client. Il a également précisé que, selon lui, cette "affaire" n'avait pas à venir devant le tribunal correctionnel et aurait dû rester au civil.
Une lecture contestée par la partie adverse. Les juges trancheront définitivement dans quatre mois.
Un dossier qui symbolise le début du parcours judiciaire du président de la CCI R. Le 31 octobre 2018, il a été mis en examen pour fraude électorale et corruption active.