Alors que le couvre-feu entre en vigueur dès 18h à compter de ce vendredi 5 mars à La Réunion, plusieurs élus ont écrit au préfet de La Réunion et au ministre de l’Economie pour que des aides financières soient allouées aux entreprises réunionnaises.
Chiffres à l’appui, plusieurs élus font part de leurs inquiétudes et de celles des entreprises locales quant aux conséquences de l’avancement de l’heure d’entrée en vigueur du couvre-feu à 18h.
Afin de limiter l’impact de la mesure, qui s’ajoute désormais aux motifs impérieux réduisant le fret et augmentant son coût, ils demandent la mise en place de compensations financières.
L’adaptation du Fonds de Solidarité Nationale pour Philippe Naillet
Le député de La Réunion Philippe Naillet prend ainsi l’exemple d’une entreprise qui perdrait 40% de chiffre d’affaires du fait de la mesure et " qui n’aurait malgré cela droit à aucune aide ". Il craint ainsi les préjudices pour le tissu économique réunionnais.
Dans un courrier adressé au ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance ce vendredi 5 mars, il demande la révision du taux de perte de chiffre d’affaires, fixé à 50%. Aux motifs impérieux s’ajoute l’avancement du couvre-feu à 18h, une dernière mesure qui selon le député est susceptible d’avoir des " impacts prévisibles et importants ".
Philippe Naillet demande donc la publication d’un nouveau décret pour que les entreprises dont la perte est inférieure à 50% puissent, elles-aussi, bénéficier du Fonds de Solidarité Nationale. Il propose que ces aides soient élargies à l’ensemble du secteur de l’Hôtellerie, Cafés, Restaurant, mais aussi aux snacks et aux commerces non-essentiels.
Philippe Naillet pose également la question de la mobilisation du Fonds de Solidarité Régionale, évoquant la situation des compagnies aériennes et agences de voyage dont le siège est basé à La Réunion, ou encore des entreprises ou indépendants du secteur culturel et événementiel.
Didier Robert demande des mesures d’accompagnement compensatoires
Didier Robert, le président de la Région Réunion, se fait lui aussi le relais des inquiétudes des organisations socio-professionnelles et des représentants du tissu économique local. Dans un courrier, également adressé au ministre Bruno Lemaire ce vendredi, il évoque les conséquences de ces nouvelles dispositions qui impacteront de manière significative l’économie, fragilisant encore davantage les entreprises qui sont pour la majorité des structures de petite taille, déjà très éprouvées en 2020, et mettant en péril l’emploi réunionnais, écrit-il.
Didier Robert sollicite de l’Etat la mise en place, dans les meilleurs délais, de mesures d’accompagnement compensatoires adaptées, au bénéfice de toute entreprise qui se verrait contrainte de réduire ou de fermer temporairement son activité pour répondre aux exigences du couvre-feu, dans les mêmes conditions d’aides que les entreprises de l’hexagone fermées administrativement.
Pour le président de Région, ce soutien " revêt un caractère prioritaire et urgent dans cette période d’incertitude ", pour assurer leur survie et préserver l’emploi.
Des compensations financières pour les TPE-PME pour l’AMDR
La veille, l’Association des Maires du Département de La Réunion a adressé un courrier au préfet de La Réunion cette fois. Là-aussi son président demande que soient mises en place des compensations financières pour accompagner les entreprises, du type TPE-PME.
Des aides qui s’inscriraient dans le même esprit que celles décidées par le président de la République après le confinement du 16 mars 2020, écrit le président de l’AMDR, Serge Hoareau.