Covid-19 : au cœur du service de réanimation du CHOR à La Réunion

Un service de réanimation à La Réunion (photo d'illustration).
A La Réunion, 43 patients atteints du Covid-19 étaient hospitalisés en service de réanimation, au 24 août dernier. Au total, l’île compte 117 lits de réanimation. Reportage au CHOR, à Saint-Paul.

Des patients alités, sous respirateurs artificiels et reliés à des machines aux bruits constants. En service de réanimation, les patients atteints du Covid-19 sont sous étroite surveillance.

"Les patients les plus gravement atteints ont une défaillance respiratoire qui nécessite une intubation pour qu’ils respirent mécaniquement, explique le docteur Lionel Ursulet, médecin anesthésiste réanimateur, responsable de l’unité "soins critiques". Parfois, nous devons retourner ces patients pour qu’ils respirent mieux et cela nécessite cinq ou six infirmiers. Les soins sont très lourds en réanimation".

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Un hôpital nous a ouvert ses portes. Immersion dans le service de réanimation du CHOR

43 patients en réanimation à La Réunion

Mardi dernier, 22 personnes sont décédées du Covid-19 à La Réunion où la pression hospitalière reste élevée. Au total, le département compte 117 lits de réanimation. Au 24 août, 43 patients sont hospitalisés dans ces services. Depuis quelques semaines, le CHOR a armé des lits de réanimation pour prêter main forte aux antennes Nord et Sud du CHU. Sept patients y sont hospitalisés, sur quatorze lits.

Les profils des patients

"Au début de l’épidémie, nous avions des patients plus âgés de 60-70 ans, puis l’âge a diminué avec le variant sud-africian, remarque le docteur Lionel Ursulet. Pour le moment, avec le variant Delta, nous manquons de recul, mais nous avons l’impression que ce sont les mêmes patients que ceux touchés par le variant sud-africain". Au pic de l’épidémie dans l’île en mars dernier, le CHOR accueillait douze patients covid en réanimation.

Selon ce médecin, la quasi-totalité des malades en réanimation sont non-vaccinés et avec des comorbidités, telles que le diabète et l’obésité. "Pour le moment, nous n’avons eu qu’une patiente décédée malgré la vaccination. Elle présentait de fortes comorbidités", poursuit le docteur Ursulet.

L’isolement des patients et la lourdeur des soins

Pour l’équipe du CHOR, les décès sont compliqués à gérer, "même s’ils font partie du quotidien de la réanimation". Dans l’unité de réanimation, les malades du covid sont isolés pour éviter de contaminer d’autres patients et transmettre le virus.

Ils ne peuvent pas recevoir de visite de leur famille. "Sauf quand les patients sont en fin de vie à cause du covid, explique Sébastien Fillatre, infirmier en réanimation. Dans ces cas-là, on les prévient avant de venir car l’environnement de la chambre de réanimation est impressionnant et choquant pour les familles".

Un personnel épuisé

"En réanimation, ce qui est compliqué, c’est la lourdeur des soins, l’isolement des patients et cette épidémie qui se poursuit par vagues difficiles à anticiper au niveau du personnel, explique le docteur Lionel Ursulet, médecin anesthésiste réanimateur, responsable de l’unité "soins critiques". On essaie de s’adapter tout le temps, mais c’est usant au quotidien".

Travail et heures supplémentaires, week-end de travail réguliers : le personnel soignant est mobilisé sur cette épidémie depuis maintenant un an et demi.