Cette 17e journée de mobilisation des Gilets Jaunes a dégénéré au barrage du Port Est. Les forces de l’ordre sont intervenues pour lever le blocage. Elles font face à des manifestants prêts à en découdre. Pourtant, ce lundi, un timide retour à la normale s’opérait dans l’île.
Des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre ce lundi 3 décembre sur le barrage du Port Est. Ce blocage du Grand Port Maritime est stratégique pour les Gilets Jaunes, il s’agit de leur dernier bastion. Alors que ce lundi s’annonçait plus calme sur l’ensemble du territoire avec peu de barrages en place, la situation a dégénéré un peu avant midi. Les forces de l’ordre sont arrivées en nombre sur le barrage et ont délogé la vingtaine de manifestants présents sur place.
Regardez le reportage de Michelle Bertil et Jean-Claude Toihir :
Regardez le reportage de Johnny Lerivain et Thierry Chapuis :
Regardez le reportage d'Henri Claude Elma et Willy Fontaine :
Parallèlement, d’autres Gilets Jaunes ont envahi le campus universitaire du Moufia. Investissant les amphithéâtres, ils ont présenté leurs revendications aux étudiants.
Regardez le reportage de Delphine Poudroux et Alix Catherine :
Du côté des carburants, 95 stations service ont été réapprovisionnées. Les files d’attente à la pompe se réduisent, mais les bouteilles de gaz restent encore difficiles à trouver.
Regardez le reportage de Michelle Bertil et Jean-Claude Toihir :
Affrontements violents
Très rapidement, la situation a dégénéré. Les forces de l’ordre ont employé la force, les gaz lacrymogènes et les bombes assourdissantes. Des manifestants ont répliqué avec des jets de galets. D’autres sont arrivés en nombre et prêts à en découdre. Les affrontements ont duré une bonne partie de l'après-midi dans des rues adjacentes. Des dizaines de gendarmes mobiles sont encore mobilisés. Un nuage de fumée surplombe le secteur. Des bombes lacrymogènes sont tombées dans des ravines, enflammant des broussailles, mais aussi dans les cours d’habitations, incommodant des habitants et énervant des manifestants. Ce soir, la situation reste tendue. Regardez ces images d'Imaz Press :Le Port en souffrance
Poumon économique de l’île, le Port est en souffrance depuis deux semaines. Le préfet a indiqué dimanche que le blocage du Port avait entraîné un "risque avéré de rupture d'approvisionnement concernant les biens d'alimentation de première nécessité, voire de nécessité vitale". Selon la préfecture, "près d'un millier de containers dédouanés sont en attente de livraison : des produits frais, du blé pour les boulangeries, des matières premières destinées à la fabrication d'alimentation animale, des médicaments et du matériel médical à destination des centres hospitaliers et établissements accueillants des personnes âgées...".Regardez le reportage de Johnny Lerivain et Thierry Chapuis :
Rencontres avec les maires
Ce lundi pourtant, le retour à la normale se profilait à La Réunion. Seuls trois barrages étaient en place à la mi-journée, mais ils ont toutefois provoqué des embouteillages monstres, notamment celui de la Cocoteraie à Saint-André. Dans cette commune, les Gilets Jaunes ont été reçus par le maire, Jean-Paul Virapoullé. A Saint-Denis, le maire, Gilbert Annette, a aussi rencontré des Gilets Jaunes devant la mairie. Les manifestants lui ont exposé leurs revendications.Regardez le reportage d'Henri Claude Elma et Willy Fontaine :
Préfecture, région et université
En cette troisième semaine de mobilisation, les Gilets Jaunes avaient décidé de "bloquer autrement" La Réunion et de lever la pression sur les automobilistes. Dès 10h, ils étaient une vingtaine rassemblée devant la Région, mais la pyramide inversée était fermée, officiellement "pour travaux". Des manifestants se sont alors rendus devant la Préfecture. A l’intérieur, des discussions ont commencé autour du "panier péi" annoncé par la ministre pour tenter de baisser les prix à La Réunion.Parallèlement, d’autres Gilets Jaunes ont envahi le campus universitaire du Moufia. Investissant les amphithéâtres, ils ont présenté leurs revendications aux étudiants.
Regardez le reportage de Delphine Poudroux et Alix Catherine :
Écoles et commerces ouverts
Ce matin pourtant, l’école avait repris dans les communes de l’île. Les bus de transports scolaires étaient à nouveau sur les routes, alors que les commerces levaient leur rideau. Autre retour à la normal : celui du programme des vols Air France. La compagnie a repris ses horaires habituels.Du côté des carburants, 95 stations service ont été réapprovisionnées. Les files d’attente à la pompe se réduisent, mais les bouteilles de gaz restent encore difficiles à trouver.