Crise sociale : exfiltrée du Port Est, la ministre des Outre-mer reprend des échanges apaisés avec les Gilets Jaunes de Saint-Paul [SYNTHESE]

Début de journée compliquée pour la ministre des Outre-mer. Annick Girardin s’est rendue au barrage du Port Est avant d’en être exfiltrée. Elle a ensuite rencontré deux délégations de Gilets Jaunes à la sous-préfecture de Saint-Paul.
 

Exfiltrée du Port Est

A 8h ce vendredi 30 novembre, au matin, Annick Girardin a décidé de se rendre sur le barrage du Port Est. Une séquence qui n’était pas prévue au programme officiel et pas ouverte à la presse également. Sur ce barrage, la ministre des Outre-mer a tenté d’échanger avec les manifestants dont de nombreux jeunes. Fortement chahutée, elle a dû être exfiltrée par son service d’ordre.

Reportage de Rahabia Issa et Axel Mainfroi.
Arrivée à 9h30 en sous-préfecture de Saint-Paul, elle était très attendue par plusieurs centaines de Gilets Jaunes plutôt agités à l’extérieur. Les manifestants se sont organisés et à 10h une première délégation est entrée à l’intérieur pour être reçue dans la cour par Annick Girardin. Comme en sous-préfecture à Saint-Benoit la veille, elle a échangé avec les Gilets Jaunes et écouté leurs revendications. Un échange retransmis à l’extérieur du bâtiment où les manifestants ont puis suivre les discussions et ont réagi parfois en applaudissant certains de leur porte-parole.
 

Renforcer l’autorité concurrence

Durant cet échange, la ministre a rappelé qu’elle ferait dès ce soir des annonces sur les prix à La Réunion. " Si la négociation ne marche pas alors je fixerai les prix ", a-t-elle prévenu. Elle a également annoncé qu’elle allait renforcer l’autorité de la concurrence à La Réunion avec l’arrivée de trois missionnaires de Paris dans les jours qui viennent.
 

" Il faut une présence plus forte de l’Etat ici. Je demanderai des renforts pour les services de L’Etat à La Réunion pour travailler sur les questions de vie chère, de monopole et de concurrence. Il faut un contrôle important sur l’argent que mettent France et Europe sur le territoire. "


Interpellée encore de nombreuses fois sur la vie chère, elle a critiqué ce qui a été fait par l’un de ses prédécesseurs, Victorin Lurel, "Ce bouclier qualité prix : on se moque de nous car dans le panier se sont des produits bas de gammes dont on a pas envie", a-t-elle lancé. "Le coût de la vie, on va y travailler ".
 

"Je présenterai un plan d’économie social et solidaire pour les Outre-mer et je l’annoncerai ce soir. "


Une nouvelle fois interpellée sur l’emploi, les transports ou la transparence, Annick Girardin a affirmé que "ce mouvement était un tsunami social, et que La Réunion ne serait jamais plus comme avant. Il y aura désormais contrôle et transparence", a-t-elle affirmé. 
 

" On ne vous informe pas "

Annick Girardin a reçu une seconde délégation de Gilets Jaunes à l’intérieur de la sous-préfecture de Saint-Paul, avec notamment des agriculteurs et des chefs d’entreprises.

Au cours de cet échange, la ministre s’est dite "enragée" alors qu’elle était interpellée sur une mesure figurant déjà dans le livre bleu des Outre-mer. "Mais c’est ce que je veux faire ! J’enrage car personne ne vous informe, on a un problème de transmission entre vous et moi au ministère", a-t-elle lancé, estimant que les élus avec qui elle travaille ne transmettent pas les informations.

Sur les prix des carburants, Annick Girardin a affirmé qu’elle allait demander au président de Région de geler définitivement les taxes sur les prix des carburants. Interrogée aussi sur le référendum populaire, elle s’y est dite favorable, rappelant que cela n’était pas de sa compétence.

Pour ce troisième jour de visite, la ministre doit ensuite se rendre en préfecture de Saint-Denis pour rencontrer des représentants des acteurs du monde économique vers 14h.